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Marché des capitaux : croissance soutenue, réforme en marche
À mi-parcours de l’année 2025, le marché marocain des capitaux affiche une santé robuste, soutenue par des indicateurs boursiers en forte hausse, une dynamique marquée de la gestion collective, une évolution significative du cadre réglementaire et un positionnement stratégique réaffirmé du régulateur. C’est le constat dressé par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) dans sa revue semestrielle publiée en juillet.
Des indicateurs boursiers en nette progression
Le MASI a clôturé le premier semestre à 18 296,60 points, en hausse de 23,85 % depuis fin décembre 2024. En glissement annuel, la progression atteint 37,55 %, tirée par la reprise des secteurs bancaires, télécommunications et BTP. Le MASI 20 connaît, lui, une croissance encore plus marquée (+39,21 %). Résultat : la capitalisation boursière atteint 959,44 milliards de dirhams, en hausse de 38,57 % sur un an.
Les volumes échangés ont quasiment doublé d’une année sur l’autre, passant de 36,7 à 64,4 milliards de dirhams, tandis que le ratio de liquidité remonte à 14,27 % en juin, contre 11,55 % en 2024.
Gestion collective : un levier d’expansion structuré
Le marché de la gestion d’actifs poursuit son essor, avec un encours net sous gestion OPCVM atteignant 773 milliards de dirhams à fin mai 2025, en hausse de 26,7 % sur un an. La dynamique est portée principalement par les fonds obligataires à court et moyen-long termes, qui concentrent à eux seuls plus de 57 milliards de dirhams de souscriptions nettes.
Les véhicules immobiliers (OPCI), de capital-risque (OPCC) et de titrisation (FPCT) progressent également, portant l’encours total sous gestion collective au-delà des 900 milliards de dirhams.
Marché de la dette : diversification accrue et stabilité des levées
L’encours global des titres de créance s’élève à 1 063 milliards de dirhams, dont près des trois quarts sont constitués de bons du Trésor. Les émissions primaires sont soutenues, avec 58 milliards levés par l’État en cinq mois, principalement sur des maturités longues. Les émissions obligataires d’entreprise atteignent 8,4 milliards, dont 93 % à long terme – un signe de confiance dans les perspectives de refinancement.
Réforme des OPCVM : vers une nouvelle architecture réglementaire
L’adoption de la loi n°03-25 marque une inflexion majeure pour le secteur de la gestion collective. Le texte introduit une typologie plus fine des fonds – compartiments, fonds cotés (ETF), fonds à règles allégées ou participatifs –, tout en élargissant l’univers des actifs éligibles à des produits alternatifs tels que les sukuk et instruments internationaux.
La gouvernance est également renforcée, avec une supervision accrue des sociétés de gestion, des dispositifs de liquidité plus rigoureux (side pocket, plafonnement temporaire des rachats), et l’institutionnalisation d’un système d’habilitation professionnelle pour les fonctions clés. L’introduction de la certification CISI pour les gérants de portefeuille ancre le secteur dans une logique de standardisation internationale.
Supervision : une posture proactive et ancrée dans les enjeux contemporains
La feuille de route 2025 de l’AMMC s’articule autour de quatre priorités : mobilisation de l’épargne, finance durable, accompagnement des acteurs, et performance institutionnelle. Elle se traduit par des initiatives concrètes : renforcement de la lutte contre le blanchiment de capitaux, soutien à la finance participative, publication de guides réglementaires, et coopération renforcée avec les institutions nationales, dont l’ANGSPE.
Résultats des sociétés cotées : dynamique contrastée
Le chiffre d’affaires agrégé des entreprises cotées s’élève à 316,7 milliards de dirhams (+5,5 %), porté par les secteurs bancaire, BTP, transport et santé. Le résultat net consolidé progresse de 9 % à 36,4 milliards, soutenu par les performances des banques (+4,1 milliards) et du secteur pétrolier (+1,1 milliard). À l’inverse, les télécommunications et les boissons enregistrent des replis notables.