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Sidi Kacem : un complexe social détourné en hôtel-bar
À Sidi Kacem, une affaire à la croisée des enjeux sociaux et judiciaires fait grand bruit. Un complexe social public, initialement financé par l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), a été transformé en hôtel avec bar, suscitant un scandale qui mobilise les plus hautes autorités. Cette semaine, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a finalisé son enquête, bouclant ainsi un dossier qui aura nécessité plus d’un an d’investigations.
Selon nos informations, le rapport détaillé de la BNPJ a été transmis au procureur général près la Cour d’appel de Rabat. Ce document comprend des preuves matérielles, des témoignages, ainsi que les conclusions d’audits internes, notamment ceux de l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT), organisme clé du ministère de l’Intérieur. Une mission d’inspection s’était effectivement déplacée à Sidi Kacem, mais aucun rapport officiel n’avait été publié après leur passage, laissant planer des doutes sur la transparence du processus.
Plus de 60 personnes ont été entendues dans le cadre de cette enquête, parmi elles des figures majeures des conseils communal et provincial de la ville, y compris les anciens et actuels présidents. Tout a démarré en février 2024, lorsqu’Abdellah El Hafid, ancien député du Parti de l’Istiqlal et élu local, a déposé une plainte. Ce signalement a été renforcé par une plainte du Conseil supérieur des comptes, pointant de graves irrégularités dans la gestion du complexe.
Le rapport final de la BNPJ ne préconise plus de prolonger l’enquête, estimant qu’assez d’éléments sont réunis pour envisager des poursuites pénales.
À la fin de l’année 2024, le ministère de l’Intérieur est officiellement entré dans la danse judiciaire, déposant plainte contre les responsables de la reconversion illégale. Parmi les dysfonctionnements identifiés : des autorisations administratives délivrées sans respect des procédures, des certificats remis hors cadre légal et des licences commerciales accordées de façon irrégulière.
Face à la gravité des faits, le procureur général a rapidement ordonné des mesures conservatoires, notamment l’interdiction de quitter le territoire pour trois des personnes mises en cause.
Ce scandale soulève une question plus large : comment un bien public, destiné à servir la population, a-t-il pu être détourné aussi ouvertement sans déclencher d’alerte plus tôt ? Alors que la justice s’apprête à trancher, les habitants de Sidi Kacem, eux, attendent des réponses claires et des mesures exemplaires.