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Le Maroc diversifie son industrie auto
Face à un environnement commercial mondial de plus en plus instable, le Maroc affine sa stratégie industrielle pour préserver son statut de locomotive automobile sur le continent africain. Si le Royaume reste encore largement dépendant du marché européen, il accélère aujourd’hui la diversification de ses débouchés pour se prémunir contre les chocs extérieurs.
Une réussite européenne à double tranchant
Avec près de 90 % de sa production automobile exportée vers l’Union européenne, le Maroc s’est imposé comme un maillon stratégique de l’industrie continentale. Les deux géants Renault et Stellantis, solidement implantés sur le sol marocain, y trouvent un écosystème favorable : fiscalité compétitive, infrastructures de pointe comme le port Tanger Med, et main-d'œuvre qualifiée.
En 2024, Renault a produit plus de 413 000 véhicules au Maroc, principalement à destination de l’Europe. De son côté, Stellantis continue d’investir dans son usine de Kénitra, qui vise une capacité annuelle de 400 000 véhicules à l’horizon 2030. Une partie importante de cette production est désormais orientée vers les modèles électriques, témoignant d’un virage stratégique du secteur.
Mais cette success story reste fragile. Une trop grande concentration sur le marché européen expose l’industrie marocaine aux fluctuations économiques et politiques de ses partenaires. Un ralentissement de la demande, des tensions géopolitiques ou un durcissement réglementaire dans l’UE pourraient peser lourdement sur les exportations marocaines.
Diversifier les partenaires pour sécuriser les exportations
Pour limiter cette vulnérabilité, le Royaume développe une politique ambitieuse de diversification commerciale. En misant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le Maroc cherche à renforcer ses liens avec le marché africain, encore peu exploité mais prometteur.
Le Royaume intensifie également ses échanges avec des pays comme le Royaume-Uni et les États du Golfe, élargissant ainsi ses horizons économiques. Ces efforts sont soutenus par le cabinet BMI (Fitch Solutions), qui souligne l’importance de cette ouverture stratégique pour pérenniser la croissance du secteur.
Le pari de l’électrique et de la montée en gamme
Au-delà de la diversification géographique, le Maroc mise aussi sur la montée en gamme technologique. Le développement de la filière électrique est au cœur de cette transformation. Grâce à ses ressources naturelles comme le phosphate — indispensable à la fabrication des batteries LFP — et à une politique industrielle incitative, le pays devient un pôle attractif pour les investissements dans la mobilité verte.
En 2024, le Maroc a attiré 12 projets industriels liés aux véhicules électriques, soit presque le double de ceux enregistrés en Afrique du Sud. Le gouvernement soutient cette dynamique à travers la formation des compétences locales, le développement des zones industrielles spécialisées, et l’optimisation logistique, notamment via Tanger Med et la Tanger Automotive City.
La stratégie marocaine repose désormais sur un double levier : élargir ses marchés d’exportation et renforcer son positionnement sur les véhicules électriques. Ce choix pragmatique vise à consolider les acquis tout en préparant l’industrie nationale aux défis de demain. Dans un monde où les chaînes d’approvisionnement sont de plus en plus scrutées et soumises à la volatilité, le Maroc entend faire de sa résilience un nouvel atout économique.