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Economie

TGCC lève 2,5 MMDH pour se transformer

13:00

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Le groupe TGCC, pilier du secteur du BTP au Maroc, amorce une nouvelle phase de son développement avec une augmentation de capital de 2,5 milliards de dirhams. Dans un entretien exclusif, son fondateur et PDG, Mohammed Bouzoubaâ, revient sur la logique stratégique de cette opération, les ambitions du groupe à l’horizon 2030, et les fondements de son modèle entrepreneurial.

Une vision structurée, entre enracinement national et rayonnement international

Né à Fès en 1960, formé à l’École des Ponts et Chaussées de Paris, Mohammed Bouzoubaâ fonde TGCC en 1991. Trente ans plus tard, le groupe aligne plus de 1.000 projets réalisés, un carnet de commandes dépassant les 10 milliards de dirhams, et une présence croissante en Afrique et au Moyen-Orient.

Pour Bouzoubaâ, le Maroc vit un « cycle long de transformation » où le BTP joue un rôle moteur. « Les échéances comme la CAN 2025 ou la Coupe du monde 2030 accélèrent la cadence, mais elles ne sont qu’un jalon », affirme-t-il. L’objectif : bâtir un Maroc moderne, résilient et connecté.

Une levée de fonds au service de la croissance intégrée

L’augmentation de capital annoncée – jusqu’à 2,5 milliards de dirhams – s’inscrit dans cette dynamique. Elle vise à financer l’acquisition de 60% de STAM-VIAS, acteur clé des infrastructures routières et hydrauliques. Une opération qui, selon Bouzoubaâ, permettra « d’élargir notre chaîne de valeur et de renforcer nos capacités d’intervention sur les chantiers d’envergure ».

TGCC poursuit ainsi une stratégie déclinée en trois axes : intégration verticale, diversification des métiers et internationalisation. Des chantiers structurants comme le Grand Stade Hassan II, le dessalement d’eau ou les lignes ferroviaires à grande vitesse en sont des exemples concrets.

STAM-VIAS : un levier d’extension stratégique

L’intégration de STAM-VIAS ne bouleversera pas son autonomie opérationnelle. TGCC jouera un rôle de pilotage stratégique tout en conservant les équipes existantes. Pour Bouzoubaâ, cette acquisition est également le fruit du processus de structuration engagé depuis l’introduction du groupe à la Bourse de Casablanca en 2021, qui a permis un accès plus fluide au financement institutionnel.

L’Afrique et le Golfe, nouveaux territoires d’expansion

TGCC renforce également sa présence hors des frontières marocaines. L’Afrique subsaharienne est vue comme une zone de croissance « naturelle », tandis que l’ouverture récente d’une filiale en Arabie Saoudite représente une étape décisive vers l’exportation du savoir-faire marocain dans un écosystème très compétitif.

Formation, innovation et gouvernance : les piliers de la performance

Au-delà des chantiers, Bouzoubaâ insiste sur l’importance du capital humain. TGCC Academy, le centre de formation interne, accompagne l’évolution des compétences dans une logique de mérite et d’excellence. En parallèle, le groupe investit dans la digitalisation de ses processus via la mise en place du système SAP, tout en poursuivant ses engagements RSE à travers le programme « Maan », centré sur la santé, l’impact social et la gestion des ressources.

Une entreprise familiale dans un monde financier

Enfin, interrogé sur la gouvernance d’une entreprise familiale cotée en Bourse, Bouzoubaâ affirme qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre tradition entrepreneuriale et exigences des marchés financiers. « C’est même une force. Notre exigence repose sur la méritocratie, la rigueur, la capacité à délivrer. »

Avec une stratégie claire, des moyens financiers renforcés et une vision à long terme, TGCC se positionne comme un acteur incontournable du Maroc de demain. Son ambition dépasse les frontières, portée par un dirigeant qui incarne à la fois la discipline des grandes écoles et l’agilité du bâtisseur.

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