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Épiceries : hausses immédiates, baisses retardées
Le Conseil de la concurrence tire la sonnette d’alarme sur les pratiques tarifaires des épiceries et des distributeurs alimentaires, pointant un déséquilibre dans la transmission des variations de prix aux consommateurs. Dans un avis récent, l'institution met en lumière des comportements commerciaux qui alimentent l'inflation et fragilisent la concurrence sur le marché.
Selon le Conseil, les épiciers, particulièrement présents dans les circuits traditionnels de distribution, répercutent de manière quasi automatique les hausses de prix, tout en retardant volontairement l'application des baisses. Ce décalage est justifié par les commerçants par la nécessité d’écouler les stocks existants, mais il a pour effet direct de maintenir les prix à un niveau élevé, au détriment du consommateur final.
Plus préoccupant encore, l'analyse du Conseil révèle une uniformité des prix chez les petits commerçants, notamment pour des produits de première nécessité comme le beurre ou les pâtes alimentaires en vrac. Les prix de vente sont souvent alignés sur ceux du produit le plus cher d’une même catégorie, sans tenir compte du prix d’achat réel ou de la diversité des marques.
Cette homogénéité tarifaire affaiblit la concurrence entre fournisseurs et empêche les entreprises de transformation de se différencier efficacement sur le marché. Le consommateur, quant à lui, ne bénéficie pas des potentielles économies liées à la diversité de l’offre.
L’étude souligne également une hausse continue des marges commerciales brutes sur les produits alimentaires depuis trois ans, avec des augmentations des prix de vente supérieures à celles des prix d’achat, particulièrement en 2021 et 2022. À l’inverse, les baisses tarifaires enregistrées entre 2022 et 2023 ont été partiellement, voire marginalement, répercutées sur les prix finaux.
L’un des éléments centraux de l’analyse concerne la « marge arrière », une pratique courante dans les grandes surfaces. Il s'agit d’un avantage financier accordé par le fournisseur au distributeur, en dehors du circuit classique de facturation. Le Conseil observe que cette marge occupe désormais une place majeure dans les négociations commerciales, au point de dépasser parfois la marge avant (celle intégrée directement au prix de vente).
Cette évolution témoigne d’un glissement dans les rapports de force : plus le distributeur est puissant, plus il est en mesure d’exiger des remises hors facture. Paradoxalement, les marques les plus connues sont souvent celles qui versent les marges arrière les plus faibles, contrairement aux marques secondaires qui doivent consentir à des concessions plus importantes pour accéder aux rayons.
Enfin, le Conseil souligne que cette architecture tarifaire contribue indirectement à la hausse des prix à la consommation, dans un contexte économique déjà tendu. En conclusion, il appelle à une régulation plus équitable des marges commerciales et à un meilleur encadrement des pratiques dans les circuits de distribution, afin de restaurer une véritable dynamique concurrentielle au bénéfice du consommateur marocain.
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