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Une saison agricole sous tension : entre espoirs et désillusions
Les précipitations enregistrées au Maroc en octobre dernier, oscillant entre pluies bienfaitrices et inondations destructrices, ont ravivé les espoirs des agriculteurs pour une saison agricole 2024/2025 prometteuse. Pourtant, ces espoirs se heurtent à une réalité persistante : la sécheresse, qui depuis plusieurs années bouleverse profondément le secteur agricole.
Avec le lancement officiel de cette nouvelle campagne, l’agriculture marocaine est à un tournant. Pour un pays où ce secteur représente une part essentielle de l’économie, la réussite ou l’échec de cette saison aura des répercussions majeures, non seulement sur les agriculteurs, mais également sur l’ensemble du tissu socio-économique.
Un contexte marqué par la résilience
Le ministère de l’Agriculture a annoncé une série de mesures pour atténuer les effets de cette crise : fourniture d’intrants, développement des chaînes de production, gestion optimisée de l’eau et appui financier. Des initiatives louables mais qui peinent à rassurer les agriculteurs, confrontés à des défis de taille.
La sécheresse prolongée a entraîné une baisse drastique de la demande pour certaines cultures, comme en témoigne Driss Bouhri, pépiniériste à Meknès : « Nos ventes dans le secteur fruitier ont chuté de 80 % cette année. La situation est critique. » De nombreux agriculteurs abandonnent des cultures traditionnelles telles que les pommes ou les raisins de table, devenues insoutenables dans un contexte de stress hydrique.
Des stratégies de survie
Face à cette situation, certains agriculteurs revoient leurs priorités. Les cultures plus résistantes à la sécheresse, comme l’olivier ou l’amandier, connaissent un regain d’intérêt. Cette adaptation témoigne de la capacité des exploitants à faire face à l’adversité, mais elle souligne également les limites d’un modèle agricole encore dépendant de ressources hydriques fragiles.
Selon les experts, les réserves d’eau actuelles suffisent à peine à irriguer la moitié des surfaces cultivées en année normale. Dans des régions comme Marrakech, Agadir ou Errachidia, les effets de la pénurie d’eau se font cruellement sentir. Les récents épisodes de pluie, bien qu’encourageants, restent insuffisants pour compenser plusieurs années de déficit hydrique.
Un avenir incertain
Pour relancer véritablement l’agriculture marocaine, un effort collectif et soutenu est indispensable. Cela inclut des investissements massifs dans les infrastructures hydriques, des politiques de sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’eau et une transition vers des modèles de production plus durables.
Le Maroc, à l’instar d’autres pays confrontés au changement climatique, doit repenser son agriculture pour qu’elle soit résiliente face aux défis environnementaux à venir. Pour les agriculteurs, l’heure n’est plus seulement à l’adaptation mais à la survie.
La saison agricole 2024/2025 sera-t-elle celle du sursaut ou marquera-t-elle une nouvelle année de désillusion ? Pour l’instant, les signes restent partagés, et l’avenir du secteur demeure suspendu à la pluie, à la résilience des acteurs et aux choix politiques à venir.
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