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Tensions agricoles : la courgette marocaine dans le viseur des producteurs espagnols
La tension monte dans les campagnes espagnoles. Alors que les marchés regorgent de légumes frais, les producteurs locaux crient à l'injustice. En cause : l’arrivée massive de courgettes marocaines qui, selon eux, bouleverse l’équilibre économique du secteur agricole espagnol.
La plateforme officielle DataComex a révélé une hausse de près de 10 % des importations de courgettes marocaines au cours du premier trimestre 2025, atteignant plus de 6 500 tonnes. Le Maroc devient ainsi le principal fournisseur de ce légume sur le marché espagnol, couvrant plus de 91 % des importations nationales. Un chiffre qui fait bondir les producteurs andalous, déjà fragilisés par la concurrence internationale et une pression constante sur les prix.
Des prix au plus bas pour les producteurs espagnols
Le mécontentement des agriculteurs espagnols s’explique notamment par un écart vertigineux entre les prix à la production et ceux pratiqués en grande distribution. En mai, le kilo de courgettes se vendait à seulement 0,22 € dans les exploitations, contre 1,77 € dans les supermarchés. Soit une différence de plus de 700 %, perçue comme le résultat d’une spéculation organisée plutôt qu’une fluctuation normale du marché.
Les représentants des syndicats agricoles dénoncent un système déséquilibré, où l’abondance des importations — notamment en fin de saison nationale — alimente une surabondance artificielle qui tire les prix vers le bas. Ils demandent un encadrement plus strict des importations et une régulation plus équitable de la chaîne de distribution.
Une dépendance croissante aux produits marocains
Le phénomène dépasse largement la seule courgette. D’autres légumes marocains, tels que les tomates, les oignons ou les choux, envahissent également les étals espagnols. La Fédération espagnole des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX) alerte sur une augmentation de 24 % des volumes importés du Maroc, pour une valeur totale de 481 millions d’euros au premier trimestre 2025.
Parmi les produits les plus exportés figure la tomate, avec une hausse impressionnante de 34 % en volume et de 57 % en valeur sur la même période. Ces chiffres traduisent une dépendance croissante de l’Espagne aux importations agricoles marocaines, dans un contexte où le coût de production local ne cesse d’augmenter.
Une crise de fond du modèle agricole européen ?
Cette crise soulève une question plus large : celle de la compétitivité de l’agriculture européenne face à des partenaires du Sud, aux coûts moindres et aux normes différentes. Entre contraintes environnementales croissantes, coût du travail élevé et pressions du marché, les producteurs espagnols estiment être les victimes d’un système de libre-échange qui les pénalise.
Dans l’attente de réponses concrètes de la part des autorités européennes et espagnoles, les syndicats agricoles envisagent de nouvelles mobilisations pour défendre un modèle agricole durable et équitable. Quant au consommateur, il reste souvent tiraillé entre la quête du prix le plus bas et le soutien à la production locale.
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