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Economie

Le déficit commercial du Maroc s'alourdit à 133 milliards de dirhams à fin mai 2025

Mardi 01 - 17:46

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Le déficit commercial du Maroc a atteint 133,06 milliards de dirhams à fin mai 2025, en aggravation de 15,1 % par rapport à la même période en 2024, selon les dernières statistiques publiées par l’Office des changes. Ce creusement résulte d’un rythme de croissance des importations plus soutenu que celui des exportations, entraînant une baisse du taux de couverture des importations par les exportations, qui recule à 59,9 %, contre 62,6 % un an plus tôt.

Au total, les importations de biens se sont établies à 331,69 milliards de dirhams, en hausse de 7,4 %. Cette évolution est principalement due à l’augmentation des achats de produits bruts (+24,7 % à 17,17 milliards de dirhams), des produits finis d’équipement (+12,4 % à 78,54 milliards), des produits finis de consommation (+9,6 % à 77,92 milliards), des produits alimentaires (+7,7 % à 41,14 milliards), ainsi que des demi-produits (+5,7 % à 70,60 milliards). À l’inverse, la facture énergétique s’est allégée de 6,5 %, pour s’établir à 45,61 milliards de dirhams, en lien avec la baisse des prix sur les marchés internationaux.

Du côté des exportations, celles-ci progressent de 2,8 %, atteignant 198,63 milliards de dirhams. Trois secteurs ont particulièrement soutenu cette croissance : les phosphates et dérivés (+18,1 % à 36,75 milliards), l’aéronautique (+10,5 % à 11,82 milliards), et l’agriculture et agroalimentaire (+2 % à 43,66 milliards). Ces performances traduisent la bonne tenue des filières exportatrices stratégiques, notamment sur les marchés européens et asiatiques.

Cependant, d’autres secteurs clés ont enregistré un recul notable, freinant davantage la dynamique des exportations. Les ventes à l’international du secteur de l’électronique et de l’électricité ont reculé de 7,5 % à 7,18 milliards de dirhams, celles de l’automobile ont baissé de 4 % à 64,69 milliards, tandis que le textile et cuir a affiché un repli de 2,4 % à 19,41 milliards de dirhams. Ces baisses traduisent les effets combinés d’une demande extérieure plus modérée et d’une concurrence croissante sur les marchés mondiaux.

Dans ce contexte, le déficit commercial continue de peser sur la balance des paiements du Royaume, malgré la diversification progressive de ses exportations. Le gouvernement suit de près ces évolutions afin d’adapter ses politiques de soutien aux filières exportatrices et de renforcer la souveraineté industrielle face aux défis conjoncturels.