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Abdellatif Hammouchi : dix ans de réformes silencieuses à la tête de la sécurité nationale
Abdellatif Hammouchi : un homme de l’ombre à la vision affirmée
Depuis dix ans, Abdellatif Hammouchi pilote discrètement mais fermement l’appareil sécuritaire du Maroc. À 59 ans, il cumule les fonctions de directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) et de chef du renseignement intérieur (DGST), un double rôle stratégique qui lui confère un poids considérable dans les sphères de la sécurité du royaume.
Originaire de Taza et diplômé en droit de l’université de Fès, Hammouchi a bâti sa réputation sur une rigueur exemplaire, un goût pour la discrétion et un engagement constant sur le terrain. Loin des projecteurs, il n’a jamais accordé d’interview, mais ses rares apparitions publiques suscitent une fascination certaine auprès de l’opinion.
Réformes structurelles et professionnalisation
Sous sa houlette, les deux institutions qu’il dirige ont été profondément modernisées. La DGSN, qui compte aujourd’hui quelque 85 000 agents, a connu une moralisation de ses pratiques, une réorganisation de ses services, et une intégration progressive des nouvelles technologies. En parallèle, une culture de la communication a émergé, rompant avec l’opacité qui caractérisait l’époque antérieure.
La DGST, bras armé du royaume contre les menaces terroristes, a poursuivi sa spécialisation dans le renseignement préventif. Avec environ 11 000 agents, elle joue un rôle clé dans la neutralisation de cellules extrémistes et le suivi des menaces transnationales.
Les chiffres traduisent l’efficacité de cette approche : les opérations contre le terrorisme et la criminalité organisée se succèdent à un rythme soutenu. L’une des plus récentes, menée à Agadir en avril, a abouti à l’arrestation de près de 5 000 individus en seulement trois jours.
Un acteur majeur sur la scène internationale
L’influence d’Abdellatif Hammouchi dépasse largement les frontières du Maroc. Son expertise est reconnue et sollicitée par de nombreuses puissances étrangères, qu’il s’agisse des États-Unis, de la France, de la Russie ou des Émirats arabes unis. Il a notamment collaboré avec les services occidentaux lors des enquêtes liées aux attentats de Paris en 2015, et participé aux dispositifs de sécurité d’événements mondiaux tels que la Coupe du monde au Qatar ou les Jeux olympiques de Paris.
Preuve supplémentaire de cette reconnaissance internationale : le Maroc accueillera en novembre prochain à Marrakech l’Assemblée générale d’Interpol, renforçant davantage la stature internationale de son chef du renseignement.
Un chantier emblématique : la nouvelle citadelle de la sécurité
Symbole concret de cette décennie de transformation, le futur siège de la DGSN à Rabat – un complexe de vingt hectares en construction à Hay Riad – incarne la vision d’Hammouchi : rationalité, efficacité, et discrétion. D’un coût estimé à 500 millions de dirhams, ce projet témoigne d’une ambition structurelle à long terme pour renforcer l’infrastructure sécuritaire du pays.
Homme de confiance du roi Mohammed VI, Abdellatif Hammouchi continue de façonner, loin des discours et des caméras, l’ossature sécuritaire d’un pays souvent salué pour son efficacité dans la lutte contre le terrorisme. Son parcours illustre le pouvoir du travail de fond, silencieux mais décisif, dans la consolidation de la sécurité nationale.
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