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Mawazine 2025 : Angélica López fait vibrer le Chellah
Au cœur du site historique du Chellah, illuminé par une lumière douce et bercé par la brise tiède de juin, la chanteuse colombienne Angélica López a offert, dimanche soir, une parenthèse musicale envoûtante, dans le cadre de la 20ᵉ édition du Festival Mawazine – Rythmes du Monde. Devant un public nombreux et attentif, l’artiste originaire de Cartagena a dévoilé un répertoire mêlant rythmes traditionnels de la côte caribéenne, voix habitée et instrumentation métissée, transformant l’antique nécropole en un véritable lieu de célébration vivante.
Dès son entrée sur scène, drapée dans une robe blanche aux finitions dorées, Angélica López a imposé une présence élégante et généreuse. Son premier morceau, Madre Monte, a planté le décor : percussions profondes, lignes de basse hypnotiques et chants inspirés des légendes de la forêt tropicale ont instantanément embarqué le public dans un voyage sensoriel. Accompagnée de musiciens coiffés de chapeaux traditionnels, installés sur un tapis rouge comme dans un cercle rituel, elle a insufflé un esprit de communion rare.
Les rythmes chaloupés de la cumbia ont résonné entre les murs séculaires, soutenus par une orchestration mêlant instruments ancestraux et touches pop modernes. Dans un moment de complicité, la chanteuse a interprété une reprise inattendue du célèbre Sway en version espagnole, livrée avec sensualité et justesse. Sous les notes feutrées d’une guitare jazzy et les maracas en arrière-plan, certains spectateurs se sont laissés aller à quelques pas de danse discrets, prolongeant l’ambiance feutrée d’un soir d’été.
L’un des instants les plus forts du concert fut l’introduction de la gaita, flûte traditionnelle colombienne au timbre grave et granuleux. Avant d’en jouer, Angélica López en a raconté les origines indigènes, provoquant à la fois curiosité et respect. Lorsque l’instrument s’est mis à chanter, accompagné de percussions tribales, le public a été invité à frapper des mains, transformant l’esplanade en un immense cœur battant au rythme des traditions du nord de la Colombie.
Plus tard, la douceur est revenue avec une interprétation sensible de Bésame Mucho, portée par un saxophone langoureux. Puis la chanteuse a clôturé sa prestation avec Colombia, chanson manifeste de son attachement à ses racines, entonnée comme un cri de joie et de mémoire. Sa voix, puissante et limpide, s’est élevée au-dessus des pierres millénaires, saluée par des applaudissements nourris et de longues ovations.
Résidente à Londres, Angélica López porte depuis plusieurs années un projet artistique singulier : faire dialoguer les sons de son pays d’origine avec les esthétiques contemporaines de la scène internationale. Lauréate d’un Latin UK Award en 2018 pour son album Madremonte, elle s’est produite sur les scènes de WOMAD ou encore du Royal Albert Hall, affirmant une démarche engagée de valorisation des patrimoines musicaux oubliés. Son dernier EP, C’est la vie, poursuit cette quête de fusion, tissant des passerelles entre continents et héritages.
Dimanche soir, au Chellah, cette vision artistique a trouvé un écho particulier, dans ce lieu chargé d’histoire devenu, l’espace d’un concert, un territoire commun de rythmes, de mémoire et de partage. Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 20ᵉ édition du Festival Mawazine confirme ainsi son ambition : faire de Rabat et Salé les capitales du dialogue musical mondial. Et ce soir-là, grâce à Angélica López, les murs du Chellah ont vibré d’une émotion rare, entre les échos du passé et les promesses de demain.
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