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TPE : un nouveau cadre pour faciliter le crédit bancaire
Les très petites entreprises (TPE) constituent l’épine dorsale de l’économie marocaine, représentant la majorité des unités économiques du pays. Pourtant, leur accès au financement bancaire reste un défi majeur. Faute de garanties suffisantes, d’un cadre de notation unifié et d’une comptabilité structurée, ces acteurs économiques sont souvent marginalisés par le circuit bancaire traditionnel. Ce constat est mis en lumière dans le dernier rapport de Bank Al-Maghrib sur la politique monétaire, relayé par Les Inspirations Eco.
Face à cette réalité, la banque centrale marocain a pris des mesures ciblées pour renforcer le soutien au financement des TPE. L’une des initiatives phares est la montée en puissance de Tamwilkom, un établissement public de garantie, dont le rôle est de faciliter l’octroi de crédits aux petites entreprises en allégeant les contraintes liées aux garanties.
Depuis mars dernier, un programme bancaire de soutien a été lancé, accompagné d’une ligne de refinancement à taux bonifié, abaissé de 25 points de base sous le taux directeur. Cependant, cette mesure ne suffit pas à elle seule à lever tous les obstacles. Pour pallier cette limite, Bank Al-Maghrib prépare un cadre prudentiel spécifique, adapté à la nature particulière de l’activité de garantie publique.
« Ce n’est pas la première fois que nous élaborons un cadre prudentiel sur mesure », explique Abdelatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, rappelant l’expérience similaire menée avec la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG). Dans ce nouveau dispositif, les banques continueront à gérer directement les crédits inférieurs à un million de dirhams. Au-delà, Tamwilkom deviendra le garant principal, prenant en charge la sécurisation des risques.
Parallèlement, une charte dédiée aux TPE est en phase de finalisation. Ce document, conçu en concertation avec les fédérations sectorielles, Maroc PME et le patronat, vise à instaurer un suivi harmonisé des risques. Cette démarche vise à uniformiser l’évaluation et le reporting liés aux crédits TPE, limitant ainsi les disparités entre établissements.
Un système national de scoring est également en cours d’élaboration. Il permettra d’uniformiser l’appréciation des risques et de garantir une évaluation cohérente entre les différents établissements financiers.
La solvabilité de Tamwilkom reste un point central dans la réussite de ce dispositif. Selon Abdelatif Jouahri, aucune banque ne doute aujourd’hui de la capacité de l’établissement public à honorer ses engagements. Le cadre prudentiel en préparation sera conforme aux principes internationaux de Bâle, mais adapté à la spécificité d’un organisme de garantie, dont les engagements sont hors bilan.
La qualité du portefeuille des TPE sera étroitement surveillée, car une hausse des défauts pourrait contraindre Tamwilkom à augmenter ses provisions et, par conséquent, ses fonds propres. « La garantie publique ne saurait constituer un chèque en blanc », avertit le gouverneur de Bank Al-Maghrib, insistant sur la nécessité de mécanismes solides capables d’absorber les chocs sans mettre en péril la stabilité financière.
Cette approche vise également à éviter les erreurs du passé, notamment les dispositifs déployés en urgence après la crise, comme Intelaka, qui ont manqué de cadres budgétaires stricts. Enfin, Bank Al-Maghrib poursuit un dialogue actif avec les banques, Tamwilkom et les institutions publiques afin de définir des seuils de déclenchement des garanties en adéquation avec le profil de risque des bénéficiaires.
À travers ce cadre prudentiel innovant, le Maroc se donne les moyens de soutenir ses TPE, essentielles à la dynamisation économique et à la création d’emplois, tout en préservant la santé et la résilience de son système bancaire.
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