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Mort du streamer Jean Pormanove : le gouvernement hausse le ton contre Kick
Le décès en direct du streamer français Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, continue de susciter une vive émotion et une réaction ferme des autorités françaises. La ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a annoncé mardi 26 août son intention de saisir la justice contre la plateforme australienne Kick pour « manquements », estimant que l’entreprise « n’a pas fait ce qui était en son pouvoir » pour empêcher la diffusion.
Cette déclaration intervient à l’issue d’une réunion organisée à Bercy avec plusieurs administrations et autorités, parmi lesquelles l’Arcom, la Cnil, ainsi que des représentants des ministères de la Justice, de l’Intérieur et de l’Économie. L’objectif affiché est double : analyser les signalements effectués sur la plateforme Pharos et vérifier si l’arsenal juridique existant est suffisant pour encadrer de tels contenus. Clara Chappaz a demandé une mission d’inspection afin de renforcer les dispositifs de contrôle et d’empêcher toute monétisation de violences en ligne.
La ministre n’a pas mâché ses mots en qualifiant la diffusion de ce drame de « réalité qui a dépassé la fiction ». Elle a également pointé du doigt le comportement des responsables de Kick, accusés d’amateurisme et d’absence de réaction adaptée. Pour elle, il est urgent de « sortir du Far West numérique » et de mettre fin aux dérives d’un secteur encore trop peu régulé.
Dans le prolongement de cette action, Clara Chappaz a aussi sommé l’Arcom de réexaminer l’ensemble des sites problématiques signalés par les associations de confiance, afin de sécuriser davantage l’espace numérique français. Elle s’est rendue dans l’après-midi dans les locaux de l’Office anti-cybercriminalité, qui supervise la plateforme Pharos, pour suivre de près l’évolution de l’enquête.
L’affaire pose plus largement la question de la responsabilité des plateformes et des spectateurs. Le live de Jean Pormanove, suivi par plus de 200.000 internautes, aurait généré des revenus dont le montant n’a pas été communiqué par Kick, malgré les demandes du gouvernement. L’absence d’encadrement légal clair alimente le débat sur la régulation des contenus diffusés en streaming.
De son côté, l’Arcom a rappelé qu’elle ne dispose pas de compétence directe pour suspendre une chaîne privée et que seule la justice peut décider du retrait ou de la sanction des contenus. Les premiers résultats de l’autopsie du streamer n’ont révélé aucune intervention extérieure, mais l’émotion reste vive, renforçant l’exigence d’une réponse politique et judiciaire.