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Vacances au Maroc : entre espoirs déçus et galères estivales
Chaque année, alors que le soleil d’été chauffe les rivages marocains, des milliers de familles rêvent d’évasion au bord de la mer. Pourtant, ce moment tant attendu vire souvent à la déception, voire au cauchemar. Entre locations hors de prix, services défaillants et abus multiples, l’été marocain perd de son charme.
Amine, père de famille originaire de Meknès, témoigne de son amertume : “Pour un appartement à Martil, on m’a demandé 850 dirhams la nuit. Sur place, rien à voir avec les photos, l’appartement était insalubre et sans climatisation.” Ce type d’expérience, malheureusement, n’est pas isolé. Sur les réseaux sociaux, des centaines de vacanciers dénoncent des annonces mensongères, des arrhes encaissées sans retour, ou encore des hébergements décevants.
Salma, venue d’Agadir avec ses enfants, s’indigne elle aussi : “J’ai dépensé l’équivalent de mon salaire mensuel en cinq jours, et la piscine de notre location était tellement mal entretenue qu’elle était devenue verte.” Le rêve familial vire alors à la galère financière et morale.
Au-delà des locations, les vacanciers rencontrent d’autres difficultés dans les commerces locaux. Khalid raconte son expérience dans un restaurant de Fnideq : “Sans carte de prix affichée, l’addition était le double de ce que nous attendions. Face à ma protestation, on m’a simplement répondu : ‘C’est la haute saison, c’est comme ça’.” Un phénomène récurrent qui met à mal la confiance entre touristes et professionnels.
Les plages, autrefois lieux de détente, deviennent parfois le théâtre de tensions liées à l’occupation sauvage de l’espace public. Rachida, venue de Rabat, relate une scène à Tanger où elle a été sommée de quitter une portion de plage soi-disant réservée à un snack : “Mes enfants ne comprenaient pas pourquoi on devait partir, et moi non plus.”
Ce chaos est aggravé par la prolifération de vendeurs ambulants, parasols sauvages et commerces informels sur les plages, transformant ces espaces publics en zones quasi-commerciales incontrôlées. Un agent municipal de Tétouan confie son impuissance : “On dégage les vendeurs illégaux le matin, et ils reviennent le soir. Nous manquons de moyens humains et matériels pour gérer cette situation.”
Ce climat d’anarchie ne fait pas que nuire aux vacanciers : les professionnels du secteur respectueux des règles pâtissent eux aussi. Abderrahim, hôtelier à M’diq, déplore la concurrence déloyale des marchands ambulants non déclarés, qui nuit à l’image du tourisme traditionnel et légitime.
Face à cette situation, certains Marocains préfèrent revoir leurs plans et rester dans leur ville d’origine, à l’instar de Youssef, informaticien : “Plutôt que de dépenser une fortune à la côte, on profite des sorties à Casablanca toute l’année.” D’autres, comme Ikram, gardent un souvenir amer de leurs tentatives de vacances : “J’ai versé 2000 dirhams d’arrhes pour un appartement à Tanger qui n’existait pas. La police m’a conseillé de porter plainte, mais je n’ai toujours pas de réponse.”
Malgré ces difficultés, certains acteurs du tourisme marocain restent mobilisés pour offrir une expérience de qualité. Fatima, gérante d’un restaurant familial à Asilah, souligne la nécessité de regagner la confiance des clients : “Nous respectons les normes, formons notre personnel, mais la méfiance règne à cause des abus ailleurs.”
Ce tableau révèle un enjeu majeur : le tourisme intérieur marocain, essentiel pour l’économie locale, souffre d’un vide réglementaire et d’un manque de contrôle, laissant place à des pratiques informelles et des abus qui pénalisent les familles et les professionnels sérieux.
L’été marocain peut-il retrouver ses vraies couleurs ? Tant que l’espace public restera livré à l’anarchie et que les vacanciers devront se débrouiller pour éviter pièges et déceptions, les rêves de détente estivale risquent de rester un goût amer pour de nombreuses familles.
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