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Scolarité en danger pour les enfants handicapés
La députée Nadia Thami, membre du groupe du Progrès et du Socialisme (PPS), tire la sonnette d’alarme sur l’état préoccupant de la scolarisation des enfants en situation de handicap au Maroc. Dans une question écrite adressée à Naïma Ibn Yahya, ministre de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille, la parlementaire met en lumière les dérives d’un modèle de gestion basé sur la délégation quasi exclusive de cette mission aux associations de la société civile.
Depuis 2015, un programme national soutient financièrement près de 400 associations qui œuvrent à l’inclusion scolaire de quelque 30 000 enfants handicapés. Ces structures mobilisent environ 9 000 professionnels pour encadrer ces enfants dans un cadre adapté. Toutefois, malgré l’importance de leur rôle, ces associations peinent à remplir leur mission en raison de dysfonctionnements persistants dans la gestion des financements publics.
D’après Nadia Thami, les années 2024 et 2025 ont été marquées par un retard notable dans le versement des subventions publiques, accompagné d’une baisse imprévisible des montants alloués. Une situation qui a mis en péril la stabilité de ces structures, provoquant le non-paiement de salaires pour de nombreux éducateurs et assistants sociaux. Plusieurs d’entre eux n’auraient pas perçu leur rémunération depuis juin 2024, une réalité confirmée par des témoignages recueillis sur le terrain.
Dans son interpellation, la députée critique un manque flagrant de communication et de transparence de la part de l’administration. Elle accuse le gouvernement de gérer ce dossier de manière « erratique », ce qui nuit directement à la continuité des services rendus aux enfants concernés. Elle fustige également une approche qu’elle juge « ponctuelle, caritative et non systémique » en matière de politique publique pour les personnes en situation de handicap.
Cette crise révèle des faiblesses structurelles profondes : en déléguant presque entièrement la scolarisation des enfants handicapés aux associations, l’État s’exonère d’une responsabilité pourtant fondamentale. « Jusqu’à quand l’Éducation nationale va-t-elle se décharger de cette mission, pourtant au cœur du droit à l’égalité des chances ? », s’interroge la députée.
De nombreuses voix au sein du secteur associatif dénoncent depuis longtemps l'absence d'une stratégie globale et pérenne. Sans une réelle intégration de cette question dans les politiques éducatives nationales, les enfants en situation de handicap continueront d’être traités en marge du système, dépendant du bon vouloir des associations et de financements souvent précaires.
En conclusion, Nadia Thami appelle à une refonte du modèle actuel. Elle plaide pour une réforme en profondeur qui passerait par une clarification des mécanismes de financement, une contractualisation pluriannuelle avec les associations, la reconnaissance statutaire du personnel encadrant, et surtout, une intégration progressive des enfants handicapés dans le système scolaire public ordinaire, avec des aménagements adaptés à leurs besoins.
Ce cri d’alerte relance le débat sur les responsabilités de l’État en matière d’inclusion, et sur l’urgence d’en faire un pilier structurant de la politique éducative nationale.
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