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Capital-investissement : 25 ans de mutation économique au Maroc
Un quart de siècle après son introduction au Maroc, le capital-investissement s’impose comme un acteur central de la transformation économique. Hassan Laaziri, président de l’Association marocaine du capital-investissement (AMIC), dresse le bilan d’un secteur devenu un pilier du financement des entreprises et de la structuration de l’économie nationale.
Depuis les années 2000, le capital-investissement a accompagné la montée en puissance de nombreuses entreprises marocaines, injectant dans le tissu entrepreneurial un souffle nouveau. À travers 27 milliards de dirhams levés et 17 milliards investis, ce mode de financement a permis à 320 entreprises de franchir des étapes décisives de croissance.
Parmi les fleurons ayant émergé grâce à ce soutien, des noms comme HPS, Jet Contractors ou TGCC illustrent le potentiel du capital-investissement à transformer de simples projets en champions nationaux et internationaux. Pour Hassan Laaziri, ces réussites ne doivent rien au hasard : « Le capital-investissement apporte bien plus que du capital. Il structure, encadre, et propulse les entreprises vers une nouvelle dimension. »
Trois phases vers la maturité
L’évolution du secteur au Maroc s’est déroulée en trois grandes étapes. La première, entre 2000 et 2010, fut celle de la découverte et de la sensibilisation. Les pionniers ont dû convaincre un écosystème encore peu habitué à l’ouverture du capital, dans un marché quasi inexistant.
Entre 2011 et 2019, le capital-investissement prend son envol. Les équipes gagnent en expertise, les premiers fonds de seconde et troisième génération sont levés, et le Maroc devient un pôle d’attractivité pour les investisseurs étrangers, séduits par sa stabilité et son potentiel régional.
Depuis 2020, le secteur connaît une accélération marquée par la création du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, destiné à injecter 20 milliards de dirhams en soutien à des projets structurants. Ce tournant vise notamment à mieux couvrir des segments souvent négligés, comme les très petites entreprises (TPE) ou les jeunes pousses innovantes.
Un impact économique concret
L’impact du capital-investissement dépasse de loin les simples chiffres. Il restructure les entreprises, en améliorant leur gouvernance, leur transparence et leur performance. Les résultats parlent d’eux-mêmes : les entreprises accompagnées enregistrent une croissance annuelle moyenne de 18% de leurs effectifs, tandis que leur chiffre d’affaires progresse entre 14 et 18% par an.
Les indicateurs fiscaux confirment également cette dynamique : la contribution à l’impôt des entreprises concernées augmente de 250% entre l’entrée et la sortie des fonds. « Nous assistons à une formalisation de l’économie », résume Laaziri. « Moins d’informel, plus de transparence, plus de valeur ajoutée pour le pays. »
Des défis à lever pour aller plus loin
Malgré ces avancées, le capital-investissement marocain se heurte encore à plusieurs contraintes structurelles. Le cadre réglementaire reste limité, avec des instruments financiers restreints, freins à l’innovation et à la structuration de deals complexes. Hassan Laaziri plaide pour une modernisation de l’arsenal juridique, avec l’introduction de produits hybrides tels que les bons de souscription d’actions ou les obligations convertibles.
Autre enjeu majeur : combler le vide dans les financements intermédiaires, notamment ceux compris entre 10 et 100 millions de dirhams, cruciaux pour accompagner la croissance des TPE et PME à fort potentiel. Le développement du venture capital, en plein essor, devra s’inscrire dans une vision à long terme et bénéficier d’un soutien renforcé.
Cap sur 2030 et au-delà
À l’horizon 2030, le secteur ambitionne de poursuivre cette dynamique en renforçant la résilience et l’internationalisation des entreprises accompagnées. La Coupe du Monde, coorganisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, représente un jalon stratégique. Mais pour Laaziri, l’enjeu dépasse l’événement : « Nous devons bâtir des entreprises solides, durables, capables de rester compétitives pendant des décennies. »
Après 25 ans d’expérience, le capital-investissement marocain a gagné en maturité et s’impose comme un outil de transformation durable. Il reste désormais à consolider cet acquis en lui offrant les leviers juridiques, financiers et institutionnels nécessaires pour franchir une nouvelle étape dans son développement.
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