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Fonction publique : la retraite, un droit à retardement
Alors que près de 15.000 fonctionnaires sont attendus au départ à la retraite en 2025, le Maroc fait face à une pression croissante sur son système de gestion des pensions publiques. Si les chiffres semblent stables par rapport à l’année précédente, la réalité vécue par les retraités de la fonction publique est bien plus préoccupante.
Selon les projections du ministère des Finances, ce sont 65.213 agents de l’État qui devraient partir à la retraite d’ici 2028, soit environ 13 % de l’effectif actuel. Une vague de départs rendue inévitable par une pyramide des âges dominée par les plus de 50 ans. Mais partir ne signifie pas toujours toucher sa pension dans les délais.
Contrairement aux affiliés de la CNSS dans le secteur privé, qui perçoivent généralement leur pension deux mois après leur départ, les anciens fonctionnaires doivent souvent patienter plusieurs mois. La lenteur de traitement s’explique notamment par la complexité des dossiers, le manque d’anticipation des ministères d’origine, et les détours de certaines carrières administratives.
Des parcours administratifs qui alourdissent la facture
Les cas les plus complexes concernent les fonctionnaires ayant travaillé à l’international ou ayant été détachés dans d’autres structures. Chaque période de service doit être validée administrativement et financée, rallongeant considérablement les délais. À cela s’ajoute la procédure de validation des services antérieurs — stages ou missions spécifiques — qui impose une contribution de 4 % sur les rémunérations de référence et 14 % à la charge de l’employeur.
Pour ceux qui partent en détachement, la situation peut devenir encore plus délicate : les cotisations doivent être versées par l’organisme d’accueil. En cas de défaut, le fonctionnaire est contraint de régulariser les montants lui-même, ce qui peut s’avérer très onéreux, notamment à l’international.
Un régime plus généreux, mais à quel prix ?
Avec une pension moyenne de 8.374 dirhams nets par mois, les fonctionnaires civils bénéficient en moyenne de montants nettement supérieurs à ceux du secteur privé. Toutefois, ce privilège apparent est contrebalancé par les difficultés d’accès aux droits acquis. Le régime des pensions civiles géré par la Caisse Marocaine des Retraites (CMR) couvre un large éventail de corps administratifs, ce qui rend le traitement des dossiers encore plus hétérogène.
Ce retard chronique n’est pas une nouveauté. Déjà dans les années 1990, certains fonctionnaires devaient attendre plusieurs mois pour recevoir leur premier salaire. Trois décennies plus tard, l’histoire semble se répéter à la fin de carrière.
Anticipation, clé d’une retraite sereine
La réforme de la gestion des retraites dans la fonction publique apparaît comme une nécessité urgente. Pour l’heure, c’est à chaque agent, en fin de carrière, de veiller à l’exhaustivité de son dossier, à la validation de ses services antérieurs et au bon suivi des démarches. Car sans une anticipation rigoureuse, la transition vers la retraite peut se transformer en véritable parcours du combattant.
🗂️ À retenir
- 15.000 départs en retraite prévus en 2025
- Délai de versement de la pension : plusieurs mois dans le public
- Complexité des dossiers liée aux détachements et validations
- Pension moyenne des fonctionnaires civils : 8.374 dirhams/mois
- Nécessité d’anticiper les démarches administratives pour éviter les retards