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La Tunisie relance le débat sur les frontières avec la Libye : tensions régionales en perspective

La Tunisie relance le débat sur les frontières avec la Libye : tensions régionales en perspective
Mercredi 20 Novembre 2024 - 07:40
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Tunis – la décision de la Tunisie de rouvrir le dossier de la délimitation des frontières avec la Libye ravive des tensions anciennes entre les deux pays. Cette initiative, attribuée au ministre tunisien de la Défense, Khaled Sehili, lors d’une séance parlementaire, a suscité des réactions mitigées, tant au niveau local qu’international, mettant en lumière la complexité des relations tuniso-libyennes et la fragilité des alliances au Maghreb.

Une question sensible réactivée

Selon des médias tunisiens, le ministre de la Défense aurait déclaré que la Tunisie demeurait résolue à protéger chaque centimètre de son territoire, tout en annonçant la mise en place d’une commission pour délimiter les frontières avec la Libye. Ces propos ont déclenché une vague d’inquiétude en Libye, où le ministère des Affaires étrangères a affirmé que la question des frontières était close depuis plus d’une décennie.

D'un autre côté, le Conseil des députés de l’Est libyen a condamné ces déclarations, les qualifiant d’« irresponsables », tandis que des responsables tunisiens ont cherché à calmer la situation. L’ambassadeur tunisien en Libye, Al Asad Al Ajili, a tenté de désamorcer la crise en affirmant que les propos du ministre avaient été mal interprétés.

Un contexte régional marqué par des fractures

Cette controverse intervient dans un climat de rivalités géopolitiques croissantes au Maghreb. Il y a quelques mois encore, la Tunisie, la Libye et l’Algérie semblaient se rapprocher autour d’une vision commune pour un « Maghreb sans le Maroc ». Ce projet, promu par l’Algérie, visait à redéfinir les alliances régionales, mais a rapidement montré ses limites face à l’instabilité et aux divergences internes.

La Libye, après une brève adhésion à cette initiative, a adressé une lettre au roi Mohammed VI, réaffirmant les liens bilatéraux solides entre Tripoli et Rabat. La Mauritanie, pour sa part, a pris ses distances, refusant de s’impliquer dans ce qui semblait être une manœuvre orchestrée par Alger.

Une stratégie tunisienne risquée ?

Certains observateurs interprètent la relance de ce dossier par la Tunisie comme une tentative d’exploiter l’instabilité politique persistante en Libye. Le pays, confronté à des divisions internes entre l’Est et l’Ouest, demeure vulnérable aux pressions extérieures. Cependant, cette démarche tunisienne risque d’accentuer les tensions régionales et d’isoler davantage Tunis sur la scène maghrébine.

Les enjeux en question

Au-delà des déclarations, la question frontalière porte des enjeux stratégiques. Les zones contestées pourraient inclure des ressources naturelles maritimes ou terrestres, un facteur potentiellement aggravant pour les tensions. La Tunisie, déjà perçue par certains comme un allié trop aligné sur les positions algériennes, pourrait aggraver ses relations avec Tripoli en insistant sur ce dossier.

Alors que les débats sur les frontières refont surface, le Maghreb semble s’éloigner de l’unité rêvée. L’histoire récente montre que chaque initiative visant à promouvoir une alliance régionale se heurte à des désaccords historiques et à des rivalités persistantes.

En attendant une résolution diplomatique, le spectre d’un Maghreb divisé continue de planer, alimenté par des ambitions nationales et des tensions non résolues.

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