Suivez-nous sur Facebook
Le Maroc, pilier énergétique dans un monde arabe en proie à la crise
Alors que plusieurs pays du monde arabe traversent de graves turbulences dans leur approvisionnement en électricité, le Maroc se démarque par une gestion rigoureuse de ses ressources énergétiques, faisant de lui un modèle régional de stabilité.
Dans une récente analyse publiée par la plateforme spécialisée Attaqa, le Royaume est cité en exemple parmi les rares pays arabes à avoir su construire un réseau électrique résilient et excédentaire. Cette performance contraste fortement avec la situation critique que connaissent des pays comme l’Irak, le Liban, la Syrie ou encore le Koweït, où les coupures de courant sont devenues fréquentes en raison de la vétusté des infrastructures, du manque de carburant ou d'une dépendance excessive à une seule source d’énergie.
Une stratégie fondée sur la diversification
Le Maroc dispose aujourd’hui d’une capacité de production électrique installée avoisinant les 12.000 mégawatts, bien au-delà des besoins du pays, estimés entre 7.400 et 8.000 mégawatts lors des pics de consommation estivaux. Ce différentiel, fruit d’une politique énergétique volontairement diversifiée, permet au pays non seulement de sécuriser sa demande intérieure, mais aussi d’exporter vers ses voisins européens.
Le mix électrique marocain repose principalement sur le charbon, qui représente 64 % de la production, suivi de l’éolien (15,4 %), du gaz naturel (10 %), du solaire (5,1 %), du fioul et diesel (3,8 %) ainsi que de l’hydroélectricité (1,2 %). Ce bouquet énergétique pluriel témoigne d’une volonté de réduire la dépendance à une seule source, tout en assurant la continuité de l’approvisionnement, même en période de tensions géopolitiques.
Par ailleurs, le Royaume a consolidé ses approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) grâce à des accords stratégiques avec des partenaires internationaux comme Shell et des fournisseurs russes, assurant ainsi une sécurité énergétique accrue.
Un rôle régional confirmé
La robustesse du réseau marocain ne profite pas uniquement au territoire national. Le Maroc exporte régulièrement de l’électricité vers l’Espagne et le Portugal via des interconnexions transméditerranéennes. Il a récemment joué un rôle déterminant dans le rétablissement rapide de l’alimentation électrique en Ibérie lors d’une panne survenue il y a quelques semaines, renforçant sa position d’acteur énergétique fiable dans la région.
L’exemple marocain face aux faiblesses du monde arabe
En contraste, des pays riches en hydrocarbures comme l’Irak ou le Koweït peinent à satisfaire leur demande intérieure. L’Irak, avec une production limitée à 20.000 mégawatts, reste loin des 50 à 55.000 mégawatts nécessaires en été. En cause : une forte dépendance au gaz iranien, des infrastructures obsolètes et une mauvaise gouvernance du secteur.
Même au Koweït, qui dispose d’une capacité installée de 20,5 gigawatts, les coupures de courant allant jusqu’à 4 heures par jour sont désormais anticipées pendant les fortes chaleurs, faute de centrales suffisantes. Quant au Liban et à la Syrie, leur secteur électrique est proche de l’effondrement, impactant gravement la vie quotidienne de leurs citoyens.
Une vigilance nécessaire malgré les succès
L’auteur de l’analyse, Abderrahman Salah, met en garde contre toute complaisance. Même les pays actuellement stables comme le Maroc, l’Algérie ou la Jordanie doivent anticiper une hausse annuelle de la demande énergétique de 3 à 4 %, ce qui nécessite des investissements soutenus dans la production, les réseaux et les énergies renouvelables.
Il appelle par ailleurs à une réforme structurelle du secteur électrique dans l’ensemble du monde arabe, avec pour priorité la diversification des sources, la modernisation des infrastructures et la coopération régionale.
Dans un contexte de fragilité énergétique croissante au sein du monde arabe, le Maroc fait figure d’exception. Grâce à une vision stratégique, des choix technologiques judicieux et une ouverture sur les marchés internationaux, le Royaume s’impose comme un acteur fiable et performant. Un exemple qui pourrait inspirer d’autres pays en quête de souveraineté énergétique.