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Quatre ans de chute pour le secteur des mariages

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Quatre ans de chute pour le secteur des mariages
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Le secteur marocain des mariages traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire récente. Pour la quatrième année consécutive, les salles de fête et prestataires d’événementiel enregistrent une chute significative de leur activité. La Fédération marocaine des propriétaires et gestionnaires de salles de mariage alerte sur une situation « préoccupante », marquée par une stagnation prolongée et des transformations sociales durables.

Une saison estivale sans éclat

Traditionnellement, les mois de juillet et août représentaient un pic d’activité pour les organisateurs de mariages. Cette année, la saison estivale s’est déroulée dans une ambiance morose. « Nous assistons à un recul inédit du nombre de célébrations », confie Ali Zouhri, vice-président de la Fédération, pointant une baisse de fréquentation et une diminution des événements organisés.

Les séquelles de la pandémie

La crise sanitaire a laissé une empreinte profonde. Le mariage marocain, autrefois symbole de rassemblement et de convivialité, a vu ses codes évoluer. Les familles privilégient désormais des réceptions intimes, limitées à un cercle restreint d’invités. Une tendance qui, selon les professionnels, traduit une transformation culturelle durable.

Inflation et baisse du pouvoir d’achat

Au-delà des changements sociaux, les contraintes économiques pèsent lourdement. L’inflation généralisée a entraîné une hausse des coûts liés aux services, à la restauration et à la location des espaces. Face à cette flambée, de nombreux couples réduisent leurs dépenses, reportent leur union, ou renoncent tout simplement à organiser une grande fête.

L’absence de la diaspora et la concurrence illégale

Autre difficulté : la baisse de fréquentation des Marocains résidant à l’étranger, qui constituaient jadis un levier économique majeur pendant l’été. Parallèlement, la prolifération de mariages dans des villas ou domaines privés exploités sans autorisation accentue la crise. Ces pratiques informelles, souvent dépourvues de garanties de sécurité, fragilisent davantage les acteurs formels du secteur.

Un appel au sursaut

La Fédération appelle les autorités à renforcer le contrôle pour lutter contre la concurrence illégale et protéger une profession qui emploie des milliers de personnes. « Le mariage marocain fait partie intégrante de notre culture. Il ne peut disparaître », insiste Zouhri, tout en exprimant l’espoir d’un redressement futur.

Reste à savoir si le secteur saura s’adapter à ces nouvelles réalités, entre contraintes économiques, évolutions sociétales et impératif de préserver une tradition profondément ancrée dans l’identité marocaine.



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