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Maltraitance des travailleuses marocaines à Huelva : un scandale révélateur
Une enquête approfondie, publiée par le média espagnol Público, révèle des violations graves des droits des saisonnières agricoles marocaines travaillant dans la cueillette des fraises en Andalousie. Cette région, où la culture de la fraise est un pilier économique, représente environ 8 % du produit intérieur brut de l'Andalousie.
L'enquête a mis en lumière deux cas emblématiques survenus récemment, impliquant des actes de maltraitance et d'abandon de plusieurs travailleuses recrutées via le dispositif de migration saisonnière « GECCO ». Ce programme permet l'embauche temporaire de travailleurs, à condition qu'ils retournent dans leur pays d'origine à la fin de leur contrat.
Le premier cas concerne un groupe de travailleuses marocaines arrivées à Huelva le 7 avril pour travailler chez « Berrys la Dehesa », à Cartaya. Après quelques semaines, ces femmes se sont retrouvées sans emploi, sans contrat signé ni salaires versés. De plus, elles n’avaient pas reçu leur carte d’identité d’étranger (TIE), un document indispensable pour travailler légalement et séjourner en Espagne. Ces informations ont été révélées par le syndicat CCOO, qui suit de près la situation.
L’enquête a également rapporté qu’une des travailleuses était enceinte de cinq mois. Dans une situation économique précaire, croyant que leur emploi était garanti, elles avaient envoyé de l'argent à leurs familles. Cette interruption soudaine de leurs revenus les a plongées dans une précarité extrême. Les ouvrières auraient subi des pressions de la part de la superviseuse et de l'employeur, qui les auraient poussées à « rentrer par leurs propres moyens au Maroc » sans proposer de solutions concrètes.
Face à cette situation inacceptable, le syndicat CCOO est intervenu pour exiger le respect de la législation en vigueur. Cette pression a conduit l'entreprise à signer les contrats, verser les salaires dus et remettre les cartes de séjour essentielles pour que les travailleuses puissent envisager un retour en Espagne dans le futur. Cependant, le syndicat a également demandé qu'une autre entreprise soit chargée de leur emploi lors de la prochaine saison pour éviter tout risque de représailles.
Le second cas évoqué par Público concerne Zahra B., une ouvrière de 47 ans, travaillant dans les champs de fraises depuis sept ans. Après avoir été diagnostiquée d’un cancer du col de l’utérus, elle a été renvoyée au Maroc. Tandis que l’association des femmes migrantes demandait qu'elle puisse poursuivre son traitement en Espagne, les représentants patronaux affirmaient qu'elle avait volontairement demandé son retour en raison de la détérioration de sa santé.
Les éléments recueillis montrent cependant que Zahra était sous traitement actif à l’hôpital de Huelva et qu'elle a été contrainte de retourner au Maroc en raison de l’incapacité à financer ses soins médicaux. Cette situation suscite de vives inquiétudes parmi les organisations de défense des droits humains, qui appellent à garantir une protection adéquate aux travailleuses migrantes confrontées à des problèmes de santé.
L’enquête mentionne également un cas similaire, celui de Samhia, une autre ouvrière atteinte d’un cancer, qui a dû rentrer au Maroc après de nombreuses années de travail dans les champs de Huelva. Ce cas illustre les difficultés persistantes rencontrées par les travailleuses marocaines dans l’accès à un accompagnement médical et social digne.
Huelva représente le plus grand bassin de production de fraises en Espagne, avec près de 97 % de sa production exportée vers l’Europe. Les violations des droits des saisonnières revêtent ainsi une importance cruciale en matière de droits humains et de responsabilité sociale.
Bien que ces abus ne soient pas généralisés, ils portent atteinte aux droits des femmes et ternissent l’image d’un secteur entier. L’enquête appelle à un renforcement des contrôles et à une intervention déterminée des autorités pour garantir des conditions de travail dignes et humaines.
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