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Les leaders du NFP reçus à l’Élysée : Vers une résolution de la crise politique ?

Les leaders du NFP reçus à l’Élysée : Vers une résolution de la crise politique ?
Vendredi 23 Août 2024 - 09:39
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Ce vendredi matin, les leaders des quatre partis du Nouveau Front populaire (NFP), accompagnés de Lucie Castets, leur candidate désignée à la primature, ont été reçus à l’Élysée. Cette rencontre marque le début d'une série de consultations initiées par Emmanuel Macron pour nommer un nouveau Premier ministre, succédant à Gabriel Attal à Matignon. Cependant, le nom du futur chef du gouvernement ne sera pas connu avant la semaine prochaine.

Six semaines après les élections législatives, le chef de l’État, qui avait imposé une "trêve olympique" et un "travail de décantation", rencontre les présidents de groupes parlementaires et les chefs de parti. Le NFP, qui a remporté les élections de courte tête, ouvre le bal des consultations dès 10h30.

Dans l’après-midi, les représentants de l’ex-majorité présidentielle, la droite républicaine et le groupe LIOT seront également reçus. Les dirigeants d’extrême-droite, Jordan Bardella et Marine Le Pen (RN), ainsi que leur allié Éric Ciotti, sont conviés au palais lundi. À la suite de ces entretiens, Emmanuel Macron consultera également la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Un nouveau Premier ministre ne sera donc pas nommé avant mardi, indique l’Élysée, sans donner plus de précisions.

Un dialogue loyal et sincère

Emmanuel Macron souhaite "un dialogue loyal, sincère, et que ces consultations soient utiles au pays", selon la présidence. Profitant du fait qu’une centaine de sièges sépare le NFP de la majorité absolue, le président semble toujours exclure de nommer Lucie Castets pour essayer de dégager une majorité alternative, par exemple avec une partie de la droite et des socialistes. Dans le langage présidentiel, cela donne un souhait d'"avancer vers la constitution d’une majorité la plus stable et la plus large possible au service du pays".

Menaces et compromis

La droite comme le Rassemblement national menace de faire tomber un gouvernement de gauche si des ministres issus des rangs de la France insoumise sont nommés. La coalition formée par LFI, le PS, le PC et les Écologistes assure être "prête à gouverner", même sans majorité absolue. Dans une lettre aux Français, le NFP critique "l'inaction du président de la République", qu'il juge "grave et délétère".

Les responsables de la gauche unie promettent d'"inventer une manière de gouverner inédite sous la Ve République", de "rompre avec la logique d’un camp contre un autre" et de "travailler ensemble", ce qui semble un pas vers davantage de compromis vis-à-vis de la position initiale des insoumis.

Un front uni ?

Les composantes du NFP, souvent présentées comme un attelage explosif, n’ont pas les mêmes stratégies. LFI menace le chef de l’État d’activer l’article 68 de la Constitution s'il refuse de nommer Lucie Castets à Matignon. Cet article prévoit la destitution du président, procédure qui n’a aucune chance d’aboutir au vu de la composition actuelle des deux chambres du Parlement. Leurs partenaires et Lucie Castets en personne déclarent toujours viser une cohabitation avec Emmanuel Macron et semblent privilégier une motion de censure pour faire tomber un gouvernement si leur candidate n’est pas nommée.

Sondages et autres candidats

Lucie Castets est arrivée 21ème (sur 35 personnalités) dans un sondage Harris Interactive commandé par Challenges le mercredi 21 août. Selon l’intéressée et les partis de gauche qui l’ont propulsée sur le devant de la scène, ce sondage reflète la notoriété dont Lucie Castets manque naturellement, n’ayant jamais exercé le moindre mandat électoral. Elle récolte 17 % d’opinions positives mais 40 % des personnes interrogées disent "ne pas la connaître assez pour se prononcer".

Jordan Bardella est en deuxième position du sondage avec 39 % d'opinions favorables, suivi par Xavier Bertrand (32 %).

D’autres noms de "Premier ministrables" ont été avancés ces derniers jours, parmi lesquels :

  • Karim Bouamrane, maire PS de St Ouen qui soutient pourtant Lucie Castets.
  • Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France.

Emmanuel Macron a déclaré dans l’Équipe, "il y a trois ans, la maire de Paris, la présidente de la région Île-de-France [Valérie Pécresse] et moi étions en compétition les uns contre les autres pour l’élection présidentielle. Et pourtant on a travaillé ensemble [pour les JO] et je les en remercie".

Cependant, "Valérie Pécresse n’a pas eu de contact avec l’Élysée sur une nomination à Matignon et n’est pas candidate", selon Les Échos.

La semaine prochaine sera cruciale pour déterminer qui succédera à Gabriel Attal à Matignon et pour voir si la crise politique tricolore pourra être résorbée grâce au dialogue.


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