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Tensions croissantes entre Macron et Nétanyahou : le débat sur la création d’Israël divise

Tensions croissantes entre Macron et Nétanyahou : le débat sur la création d’Israël divise
Mercredi 16 - 09:46
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Les relations entre Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou se sont intensifiées ces derniers jours, révélant des désaccords profonds sur des questions historiques et géopolitiques. Mardi 15 octobre, le président français a évoqué la création d'Israël lors d'une réunion ministérielle, affirmant que l’État hébreu avait été établi par une décision de l’ONU. Cette déclaration a provoqué la colère du Premier ministre israélien, qui a réagi de manière véhémente.

Un contexte tendu

Les tensions entre les deux dirigeants ne sont pas nouvelles. Elles se sont exacerbées à la suite des événements tragiques survenus le 7 octobre, où des violences ont éclaté dans la région. En amont de ces commémorations, Emmanuel Macron avait déjà suscité la controverse en appelant à mettre un terme à l'approvisionnement en armes pour les opérations militaires israéliennes à Gaza. Ce positionnement a été interprété comme un soutien à la paix, mais il a été mal reçu par le gouvernement israélien.

La réponse de Nétanyahou

Lors du conseil des ministres, Macron a rappelé que la résolution 181, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1947, avait permis la création de l’État d’Israël. "M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU," aurait déclaré Macron, tout en insistant sur la nécessité de respecter les décisions internationales. Cette affirmation a été perçue comme une remise en question de la légitimité des actions militaires d’Israël, en particulier à l’égard de la mission de l’ONU au Liban, connue sous le nom de Finul.

En réponse, Nétanyahou a vigoureusement contesté ces propos. Il a affirmé que la création de l'État d'Israël résultait principalement des efforts militaires menés par les combattants lors de la guerre d'indépendance, insistant sur le sacrifice de nombreux soldats, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste. "Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’Etat d’Israël," a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de reconnaître l’histoire complexe du sionisme et les luttes du peuple juif.

Réactions en France

Les commentaires de Macron ont également déclenché des réactions en France. Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a exprimé son indignation. Il a qualifié les propos attribués au président de "faute historique et politique", soulignant que réduire la création de l'État d'Israël à une simple décision politique de l'ONU ignore l'histoire profonde du sionisme et les luttes des Juifs pour leur terre.

Un dialogue difficile

Ce nouvel épisode dans les relations franco-israéliennes illustre la complexité des enjeux géopolitiques au Moyen-Orient, où l’histoire et la politique s’entrelacent de manière souvent conflictuelle. Alors que Macron cherche à promouvoir un dialogue pacifique et une désescalade des tensions, Nétanyahou reste fermement attaché à la narrative historique qui défend l’indépendance et la sécurité d’Israël.

Alors que la situation à Gaza et au Liban reste tendue, les répercussions de ces déclarations pourraient avoir des conséquences durables sur les relations entre la France et Israël, mettant en lumière des divergences profondes qui continuent de façonner le paysage politique international.


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