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Rapport de Bank Al-Maghrib : les enjeux cruciaux pour l’avenir du Maroc selon Abdellatif Jouahri

Jeudi 01 Août 2024 - 08:44
Rapport de Bank Al-Maghrib : les enjeux cruciaux pour l’avenir du Maroc selon Abdellatif Jouahri

Lors de la présentation de son rapport annuel sur la situation économique et sociale au Roi, à l’occasion de la fête du Trône, Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, a mis en lumière les défis majeurs auxquels le Maroc est confronté. Son intervention a particulièrement souligné les enjeux liés à l’aide sociale, l’emploi et les réformes nécessaires pour l’avenir du pays.

Jouahri a affirmé que l'accès à l’aide sociale de l'État devrait être considéré comme une exception et non comme une norme. Il a précisé que le nombre élevé de bénéficiaires représente un défi plus qu'un succès, soulignant ainsi la nécessité de revoir les politiques sociales en vigueur.

Dans son discours, Jouahri a exposé une vision ambitieuse pour le Maroc : garantir une éducation de qualité pour chaque enfant, offrir des emplois décents à tous les travailleurs, rendre les services de santé accessibles à l’ensemble de la population, et établir un État protecteur afin de prévenir l'exclusion sociale. Il a insisté sur le fait que toutes les politiques publiques, y compris les politiques sociales, doivent s’aligner sur cette vision.

Le gouverneur a également abordé les répercussions des récentes décisions issues du dialogue social, qui ont dominé les débats publics ces derniers mois et pour lequel un effort financier considérable a été engagé. Jouahri a souligné que le dialogue social doit aller au-delà de l'amélioration des conditions de travail, en intégrant également la justice sociale et la réduction des disparités pour réellement contribuer à la construction d’un État social efficace. Il a rappelé l’urgence de finaliser la réforme des systèmes de retraite, dont l’ajustement est repoussé chaque année malgré les risques croissants pour leur équilibre.

En ce qui concerne l’emploi, Jouahri a noté une perte de 157 000 emplois l’année dernière en raison de la crise économique. Le volume d’emploi reste inférieur de 3,5 points de pourcentage par rapport aux niveaux prépandémiques. Le secteur agricole, particulièrement touché par des conditions climatiques défavorables et le stress hydrique, a perdu 202 000 emplois, réduisant sa part dans l’emploi total à 27,8 %, contre 37,8 % en 2008 et 42,3 % en 2000.

Les autres secteurs n’ont pas créé suffisamment d’emplois pour compenser ces pertes. Le secteur des services a généré seulement 15 000 emplois, l’industrie et l’artisanat en ont ajouté 7 000, et le secteur du bâtiment et des travaux publics a créé 19 000 emplois après une quasi-stagnation en 2022. La pénurie d’opportunités d’emploi a poussé une partie de la population active à quitter le marché du travail, entraînant une nouvelle baisse du taux d’activité, désormais à 43 %.

Parallèlement, le taux de chômage a augmenté pour atteindre 13 %, son niveau le plus élevé depuis 2001. En zones urbaines, ce taux s’élève à 16,8 %, et parmi les jeunes de 15 à 24 ans, il atteint 48,3 %. De plus, plus d’un quart de cette tranche d’âge ne travaille ni ne poursuit d’études ou de formation. Jouahri a également exprimé ses inquiétudes quant au risque que les compétences acquises au Maroc soient attirées par les pays développés.

Le rapport de Bank Al-Maghrib met donc en lumière des défis importants pour le Royaume, appelant à une action concertée pour améliorer les politiques sociales, renforcer les réformes économiques et créer davantage d’opportunités d’emploi. Jouahri appelle à une approche globale pour relever ces défis et assurer un avenir plus inclusif et prospère pour tous les citoyens marocains.


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