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La disparition de Yahya Sinouar : Quel successeur pour la tête du Hamas ?

La disparition de Yahya Sinouar : Quel successeur pour la tête du Hamas ?
08:09 Journalistes: ELMIR Barae
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Le chef du Hamas, Yahya Sinouar, a été tué par Israël, un événement qui représente un coup sévère pour le mouvement islamiste palestinien. Ce décès laisse un grand vide au sommet de l’organisation, mais les combattants du Hamas, ainsi que ses partisans, restent déterminés à poursuivre la lutte contre Israël.

Yahya Sinouar, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, avait pris les rênes du mouvement en août, après l’assassinat de son prédécesseur, Ismail Haniyeh. Pour Israël, cette élimination est une victoire stratégique, mais de nombreux observateurs estiment que l’héritage de Sinouar pourrait inspirer une nouvelle génération de Palestiniens, plongés dans la souffrance causée par les représailles israéliennes à Gaza.

Selon Khalil al-Hayya, un dirigeant du Hamas basé au Qatar, « le martyr de notre chef (...) ne fera que renforcer notre mouvement et notre résistance ». Toutefois, pour Andreas Krieg, analyste au King’s College de Londres, la mort de Sinouar a laissé un vide au sein d'une organisation pourtant très structurée. Ce vide s’ajoute à la disparition d’Ismail Haniyeh, l’ancien chef du bureau politique du Hamas, tué à Téhéran il y a deux mois, également attribuée à Israël.

Malgré l’incertitude autour de la succession, plusieurs figures de premier plan, telles que Moussa Abou Marzouk, Khalil al-Hayya et Khaled Meshaal, tous basés en exil, pourraient prétendre à la direction du mouvement. Cependant, la nomination de Sinouar en août a été vue comme un recentrage du Hamas autour de la lutte armée à Gaza, et les experts prédisent qu’un successeur viendra probablement des rangs opérationnels, peut-être Mohammed Sinouar, le frère cadet du chef défunt.

Le Hamas, malgré la mort de plusieurs de ses dirigeants au fil des ans, s’est montré très résilient. Comme l’a souligné l’analyste James Dorsey, « le Hamas ne peut pas être éliminé » et cette nouvelle perte ne devrait pas affaiblir la résistance armée à Gaza. Selon lui, le désespoir croissant à Gaza, exacerbé par la guerre déclenchée en octobre 2023, pourrait encore renforcer le mouvement. « C’est une génération qui a perdu tout espoir… quand vous n’avez plus rien à perdre, vous vous battez jusqu’au bout », a-t-il conclu.


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