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Politique

Histoire et Mémoire : Macron évoque le passé commun et les liens profonds entre la France et le Maroc

Mardi 29 Octobre 2024 - 13:38 Journalistes: ELMIR Barae

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En visite officielle au Maroc, le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours riche en références historiques, mettant en lumière l’histoire séculaire et les relations complexes mais étroites entre les deux pays. S’adressant aux parlementaires marocains, Emmanuel Macron a évoqué, avec un ton solennel, les multiples dimensions du passé commun franco-marocain et a souligné la communauté de destin qui lie les deux nations de part et d'autre de la Méditerranée.

Au début de son allocution, Emmanuel Macron a rappelé les échanges diplomatiques qui ont marqué l’histoire des deux pays depuis la Renaissance. Il a notamment évoqué la figure du corsaire de Salé, Abdallah Ben Aïcha, envoyé à Versailles pour demander la main de Marie-Anne de Conti, fille du Roi Soleil, Louis XIV. Cet épisode reflète l’intensité des alliances, des échanges et des moments marquants qui ont jalonné l’histoire entre la France et le Maroc, illustrant une époque où les liens politiques et culturels s’entremêlaient entre les deux rives de la Méditerranée. Par ailleurs, Macron a fait référence aux écrits d’Idriss Al Amraoui, qui a rapporté au Sultan son témoignage de la France en 1860, mettant ainsi en lumière une relation ancrée dans la curiosité mutuelle et les dialogues culturels.

Emmanuel Macron a également salué l’influence des artistes français, tels que Delacroix, Matisse, et Majorelle, qui ont porté un regard admiratif et respectueux sur le Maroc. Ces artistes ont contribué à bâtir une mémoire culturelle partagée, où le Maroc apparaît non seulement comme un pays d’accueil mais aussi comme une source d’inspiration profonde pour l’art français.

Cependant, le président français n’a pas occulté les périodes plus sombres de cette histoire commune, notamment l’époque coloniale, où « la France fit effraction au Maroc d’abord par des accords commerciaux et financiers, puis par le traité de Fès ». Macron a reconnu les violences et les ambitions coloniales qui ont marqué cette période, tout en rappelant que certains hommes, comme Louis Massignon et Jacques Berque, ont tenté de comprendre et d’apprécier la richesse millénaire de la culture marocaine. Il a également rappelé le renouveau national marocain incarné par le Sultan Mohammed V, qui a résisté aux pressions coloniales et défendu l’indépendance du Maroc.

Macron a ensuite exprimé la gratitude de la France envers les soldats marocains qui se sont battus aux côtés des forces françaises pendant la Seconde Guerre mondiale, particulièrement en Provence et dans la vallée du Rhône. Il a salué leur bravoure et leur sacrifice, rappelant que « la chéchia et la ceinture écarlate des tirailleurs marocains » sont devenues synonymes de courage et de loyauté. Macron a ainsi souhaité honorer ces héros en se remémorant sa visite récente à la nécropole de Boulouris, à Saint-Raphaël, où reposent de nombreux soldats marocains.

Ce discours, qui marquait également le 25e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI, a été l’occasion pour Macron de souligner la modernisation du Royaume sous la conduite du souverain marocain, lequel a su bâtir un modèle de développement alliant tradition et modernité. Emmanuel Macron a conclu son allocution en affirmant sa volonté de renforcer encore davantage les liens bilatéraux entre la France et le Maroc, en s’appuyant sur une histoire commune riche en symboles et en valeurs partagées. En tournant une nouvelle page de coopération et d’amitié, les deux pays s’engagent à affronter ensemble les défis de demain, en vue d’un avenir de paix, de prospérité et de compréhension mutuelle.