Diplomatie parlementaire et parallèle : choisir les bons porte-paroles pour défendre la cause nationale du Sahara

Le nation branding du Maroc est une question souveraine, un enjeu national qui doit être porté au sein du parlement avec une détermination sans faille. L'image du Maroc ne se construit pas uniquement sur ses réussites économiques ou ses projets structurants, mais sur la manière dont il défend et promeut sa légitimité territoriale à travers le monde. 

Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l'ouverture de l'année législative, est si direct et clair sur un sujet aussi stratégique que la question du Sahara, m'a amené à réfléchir sur la réalité de nos prises de parole dans le cadre du nation branding. 

Le défi pour le Maroc n'est pas seulement de défendre sa légitimité territoriale. Il s'agit de développer une stratégie qui s’appuie sur un nation branding cohérent, en mobilisant des talents divers, alignées sur les enjeux internationaux. 

Dans la diplomatie parlementaire et parallèle, la promotion de notre cause nationale requiert des porte-paroles choisis avec soin, capables de représenter le Maroc avec compétence, éloquence et crédibilité. Chaque acteur de la diplomatie parlementaire et parallèle doit être distingué sur la base de critères rigoureux. Les compétences et les profils doivent être adaptés non seulement à l’objectif mais aussi au contexte international dans lequel évoluent les relations diplomatiques du Royaume. 

Il s'agit de déterminer les interlocuteurs et les publics cibles en fonction de la nature et de la position des pays en face. Une cartographie détaillée doit être élaborée : d’un côté, les pays qui défendent fermement notre cause, de l’autre, ceux qui hésitent, et enfin, ceux qui ne sont pas encore convaincus. Chaque catégorie appelle une approche différente, et il est crucial que nos porte-paroles soient préparés en conséquence.

Mais les pays ne sont pas les seuls acteurs. Il existe une multitude d'organismes, de think tanks, de groupes d'influence qui jouent un rôle déterminant dans l’élaboration des opinions et des politiques internationales. Il est impératif que la diplomatie parlementaire établisse également une cartographie précise de ces acteurs pour mieux cibler ses actions et ses messages dans une logique de nation branding. 

Le nation branding ne peut plus être de simples initiatives ponctuelles. Il doit devenir une politique parlementaire à part entière, un cadre bien défini qui mobilise tous les leviers disponibles. Cette politique de nation branding doit être inclusive, définissant des porte-paroles issus de toutes les catégories au sein de notre parlement, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, maîtrisant outre l’arabe des langues diverses comme l’anglais, l’espagnol et le français. 

Chaque langue est une porte d’entrée vers une civilisation. Et comment peut-on espérer influencer si l’on ne parle pas la langue de l’autre ? Comment prétendre comprendre un pays sans connaître sa culture ? C’est ici que la diversité des compétences linguistiques et culturelles de nos porte-paroles devient une arme diplomatique majeure.

Dans le cadre de la diplomatie parlementaire, comme au parlement en général, le verbe a un pouvoir incontestable. La manière dont un porte-parole s’exprime, l’aisance avec laquelle il argumente, la façon dont il incarne son discours : tout cela est crucial. Il ne suffit pas d’avoir des arguments solides, encore faut-il savoir les exprimer avec force et persuasion. Un porte-parole qui maîtrise les subtilités du verbe peut faire basculer des opinions. 

À cette exigence de compétences humaines s'ajoute celle de la planification stratégique. Le succès de notre diplomatie parlementaire et parallèle repose sur une anticipation des événements clés et des rendez-vous internationaux. Il est essentiel de dresser une liste des moments forts et des lieux emblématiques où le Maroc doit être représenté avec force, en veillant à ce que la prise de parole soit variée. Cette approche transversale garantit que seule la compétence prime, car l'enjeu est national.

Dans ce cadre, chaque parti politique, chaque acteur de la société civile doit être intégré dans un agenda de diplomatie parlementaire cohérent et inclusif. Cela permettra de garantir que notre plaidoyer pour la cause du Sahara soit omniprésent sur la scène internationale, porté par une multiplicité de voix mais avec un message unifié. 

J’insiste ! le nation branding ne peut pas être l’affaire d’une seule commission ou d’un groupe.  Il doit être orchestré par le parlement avec le plus grand sponsorship politique, car il en va de notre souveraineté.