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Côte d'Ivoire : Retrait de la base militaire française de Port-Bouët
Le 14 janvier 2025, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé la rétrocession de la base militaire française de Port-Bouët à la Côte d'Ivoire, marquant un tournant historique dans les relations entre les deux pays. Cette décision s'inscrit dans un processus de redéfinition des liens entre la France et ses anciennes colonies africaines, et elle a été saluée unanimement par les Ivoiriens, comme un pas important vers une plus grande autonomie.
La base abritant le 43e Bataillon d'Infanterie de Marine (BIMA), déployé à Abidjan depuis 1978, sera officiellement remise à la Côte d'Ivoire d'ici la fin du mois de janvier. Le président Ouattara a insisté sur le caractère « concerté et organisé » de ce retrait, précisant qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un désaveu, mais plutôt d’une étape vers la modernisation des forces armées ivoiriennes. À l’issue de ce processus, le site sera rebaptisé « Camp du Général Ouattara Thomas d’Aquin », en l’honneur du premier chef d’état-major des armées ivoiriennes.
Dans les rues d'Abidjan, la population exprime une fierté commune face à cette décision. Fousséni Koussougbé, commerçant à Yopougon, souligne l'importance de cette étape pour le pays : « Nous devons apprendre à compter sur nos propres forces », déclare-t-il, confiant dans l’avenir. L’étudiant Kouadio Mankédjé, lui, se dit rassuré quant à la capacité de l’armée ivoirienne à combler le vide sécuritaire laissé par le départ des troupes françaises, citant la démonstration de force militaire observée lors des célébrations du 7 août 2024.
Les analystes politiques voient dans cette annonce un signe de l'évolution des relations entre l’Afrique et la France, un équilibre en pleine recomposition. L’économiste et politologue François Koffi rappelle que la décision répond à une volonté des pays africains de repenser leur partenariat avec l’ancienne puissance coloniale, en quête d'une relation plus égalitaire.
Cependant, cette réorientation stratégique soulève également des défis pour la Côte d'Ivoire. Si la modernisation des forces armées reste une priorité, le pays devra aussi renforcer ses capacités pour contrer les menaces sécuritaires, notamment face au terrorisme qui sévit dans la région sahélo-saharienne.
Le retrait des forces françaises intervient dans un contexte de rejet croissant de la présence militaire française en Afrique. Depuis 2022, des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont expulsé les soldats français, un mouvement qui semble se renforcer, comme le montre l’engagement récent du Sénégal. Cette évolution pourrait redessiner les dynamiques géopolitiques de la région, avec des implications sur la sécurité et l’influence étrangère.
Le retrait de la base de Port-Bouët marque ainsi un jalon majeur dans l'histoire de la coopération entre la Côte d'Ivoire et la France, un moment symbolique d’autonomie et de renouveau pour les forces armées ivoiriennes, qui devront maintenant s’armer pour relever les défis du XXIe siècle.
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