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Tchad and Senegal Condemn Emmanuel Macron's Remarks on African Gratitude

Tchad and Senegal Condemn Emmanuel Macron's Remarks on African Gratitude
Mardi 07 - 13:30
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Le 6 janvier, les gouvernements du Tchad et du Sénégal ont exprimé leur vive désapprobation suite aux déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a estimé que les dirigeants africains avaient "oublié de dire merci" à la France pour son intervention contre le terrorisme dans la région du Sahel. Le gouvernement tchadien a dénoncé une "attitude méprisante" de Macron envers l'Afrique et les Africains, appelant les dirigeants français à faire preuve de plus de respect à l'égard du peuple africain.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah, a rappelé que le Tchad n'avait aucun problème avec la France, mais qu'il était important que la France reconnaisse les sacrifices consentis par les pays africains, notamment lors des deux guerres mondiales. Il a également souligné que les 60 années de présence militaire française au Tchad avaient souvent servi des intérêts stratégiques français, sans avoir un impact durable sur le développement du peuple tchadien.

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a rejeté l'affirmation de Macron selon laquelle le retrait annoncé des troupes françaises de Dakar aurait été le résultat de négociations avec le gouvernement sénégalais. Il a vigoureusement contesté les propos du président français, qualifiant leur contenu de "totalement erroné."

Macron avait précédemment déclaré que, bien que l’intervention militaire de la France dans le Sahel contre le terrorisme depuis 2013 soit "justifiée", les dirigeants africains concernés n’avaient pas exprimé de reconnaissance. Il a ajouté, avec ironie, que cette reconnaissance viendrait "avec le temps."

Dans son communiqué, Koulamallah a rappelé le rôle clé joué par les soldats africains dans la libération de la France durant les deux guerres mondiales, un sacrifice qu'il estime encore insuffisamment reconnu par la France. Il a également ajouté que le peuple tchadien aspirait désormais à une souveraineté pleine et entière, ainsi qu'à une indépendance réelle.

Le 28 novembre, le Tchad a annoncé de manière inattendue qu'il mettait fin à son accord militaire avec la France, marquant ainsi la fin de 60 ans de coopération militaire post-coloniale. Le retrait des troupes françaises du Tchad a débuté en décembre, mettant ainsi fin à la présence militaire française dans la région du Sahel après l’arrêt de l'opération Barkhane fin 2022.

D'autres anciennes colonies françaises de la région, telles que le Mali, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, et le Niger, avaient précédemment demandé le retrait des troupes françaises de leurs territoires et ont depuis renforcé leurs liens avec la Russie. En janvier, le Sénégal et le Tchad ont également annoncé le départ des troupes françaises de leur sol, officialisant une "réorganisation" de la présence militaire française.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, en fonction depuis 2021, a affirmé que ces accords militaires étaient désormais "complètement obsolètes", face aux réalités politiques et géostratégiques actuelles.

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