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Fuir Trump : Ces Américains qui trouvent refuge à Mexico

Fuir Trump : Ces Américains qui trouvent refuge à Mexico
Dimanche 30 Mars 2025 - 19:44
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Depuis l’ascension de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un phénomène migratoire atypique a émergé : des Américains, notamment d’origine mexicaine, ont choisi de quitter leur pays et de s’installer à Mexico pour échapper à la politique de l’ex-président. Cette diaspora « gringa » en pleine expansion est alimentée par un cocktail de raisons : recul des droits civils, discriminations croissantes et un climat politique de plus en plus polarisé.

En 2023, selon l’association représentant les expatriés, près d’un million d’Américains vivaient au Mexique, ce qui représente environ 20 % des cinq millions d'Américains établis à l’étranger. Parmi eux, Tiffany, Oscar, Lee et Jessica, qui ont tous fait le choix de quitter les États-Unis pour trouver refuge dans la capitale mexicaine, ont vu dans l’arrivée de Trump une rupture avec leurs idéaux et un danger pour leur sécurité.

Tiffany Nicole, conseillère financière de 45 ans, s’est installée à Mexico après le meurtre de George Floyd par un policier en mai 2020. La situation pour les Afro-Américains s’était déjà détériorée, mais l’élection de Trump a été le déclencheur de son départ. « En tant que personne noire, je ne me sentais plus en sécurité dans mon pays », confie-t-elle. L'inquiétude croissante liée aux discriminations raciales et au manque de sécurité personnelle l’a poussée à s’éloigner des États-Unis, un pays qu’elle ne reconnaît plus.

Lee Jiménez, un professeur de yoga et influenceur sportif originaire de New York, a également quitté les États-Unis en 2022. « Les violences envers les Afro-Latinos et les discriminations envers les communautés racisées se sont intensifiées avec Trump », déclare-t-il. Il cite un exemple où des amis noirs et racisés ont été relégués à une table peu attrayante dans un restaurant, illustrant selon lui les micro-agressions de plus en plus fréquentes dans le pays. Pour Lee, la situation est claire : « Vivre aux États-Unis n’est plus un rêve, c’est une réalité oppressive ».

Oscar Gomez, 55 ans, a quitté les États-Unis pour Mexico quelques semaines après l’élection de Trump en 2016. Son départ est motivé par une combinaison de raisons politiques et professionnelles, notamment la fin des programmes de diversité et d’inclusion (DEI) qui affectait son secteur d’activité. « Mes parents sont venus aux États-Unis pour une vie meilleure, et moi je viens au Mexique pour la même raison », explique-t-il. Pour lui, Mexico représente une « opportunité remplie de possibilités ».

Jessica James, une Américaine de 40 ans, partage son temps entre Mexico et l’Alaska, où elle travaille dans le secteur de la pêche. Bien que son emploi la garde partiellement aux États-Unis, elle confie que la politique de Trump a achevé de la démotiver. « C’est décourageant de voir autant de personnes soutenir Trump », dit-elle, avant de partager son nouveau projet : obtenir la nationalité mexicaine. Selon elle, la polarisation croissante sur les réseaux sociaux et dans les médias a amplifié les tensions et les divisions dans son pays d’origine.

La ville de Mexico, dirigée par la gauche depuis 1997, est vue comme un havre de paix pour de nombreux Américains en quête de progrès social. Le pays a des lois avancées concernant les droits des femmes, l’égalité des sexes et l’acceptation des droits des LGBT+. Pour les expatriés fuyant la politique américaine, ces valeurs contrastent fortement avec la direction prise par le gouvernement Trump.

Ainsi, bien que ce mouvement migratoire soit relativement discret, il révèle une facette de l’Amérique d’aujourd’hui : une société en crise, où certains choisissent de fuir leur propre pays pour trouver un semblant de paix et d’égalité ailleurs.

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