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Arrestation de Rodrigo Duterte : un tournant judiciaire pour les Philippines
Manille face à la justice internationale
L'ancien président philippin Rodrigo Duterte a été arrêté mardi à l'aéroport de Manille, en vertu d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI). Accusé de crime contre l'humanité, il est poursuivi pour sa politique répressive contre le trafic de drogue, qui aurait causé la mort de milliers de personnes entre 2016 et 2022.
Cette arrestation marque une étape historique pour la justice internationale, alors que la CPI cherche à établir des responsabilités dans une campagne meurtrière ayant suscité de nombreuses critiques des organisations de défense des droits humains.
Une guerre antidrogue controversée
Dès son arrivée au pouvoir en 2016, Rodrigo Duterte a mis en place une politique répressive contre le trafic de drogue, encourageant la police à abattre les suspects sur place. Officiellement, plus de 6.000 personnes ont été tuées lors d'opérations de police, mais des estimations indépendantes font état de 12.000 à 30.000 victimes.
Les critiques dénoncent une justice expéditive visant principalement les populations les plus pauvres, sans enquête approfondie ni preuve formelle de culpabilité. L'enquête de la CPI, suspendue en 2021 puis relancée en 2023, s'intéresse aux exécutions extrajudiciaires ayant eu lieu sous son mandat, ainsi qu'à celles perpétrées dans la ville de Davao, lorsqu'il en était le maire.
Un coup politique aux répercussions incertaines
L'arrestation de Duterte, âgé de 79 ans, est un véritable séisme politique aux Philippines. Malgré les accusations, il demeure très populaire, notamment auprès des classes populaires séduites par son discours de fermeté contre la criminalité. Son arrestation intervient à un moment où il semblait prêt à revenir sur la scène politique, avec une possible candidature aux prochaines élections locales.
Si ses partisans dénoncent une manœuvre politique, les organisations de défense des droits humains saluent une victoire pour les victimes et leurs familles. Human Rights Watch a exhorté le gouvernement philippin à coopérer pleinement avec la CPI, tandis que la Chine a critiqué la Cour, dénonçant un traitement partisan de la justice internationale.
Une bataille judiciaire en perspective
Rodrigo Duterte, qui a toujours défendu sa guerre contre la drogue comme une nécessité pour protéger son pays, rejette les accusations et demande à connaître les fondements juridiques de son arrestation. La question de son transfert vers La Haye, siège de la CPI, reste en suspens.
Cette affaire pose un véritable défi diplomatique au président Ferdinand Marcos Jr., qui devra choisir entre respecter ses engagements internationaux ou céder à la pression des partisans de Duterte. Une chose est sûre : cette arrestation marque un tournant majeur pour la justice aux Philippines et pourrait redéfinir les relations du pays avec la CPI.
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