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L’archevêque de Rabat : une conversion spirituelle au cœur du Maroc
À quelques jours d’un conclave historique, le cardinal Cristobal Lopez Romero, archevêque de Rabat depuis 2017, livre un témoignage rare et sincère sur son expérience au Maroc, qu’il qualifie de véritable « conversion ». Loin d’une conversion religieuse, il s’agit plutôt d’une transformation dans la manière d’exercer sa mission au cœur d’un pays majoritairement musulman.
Né en Andalousie et naturalisé paraguayen après deux décennies passées en Amérique latine, Mgr Lopez affirme que son séjour au Maroc a bouleversé sa perception du rôle de l’Église. « Je ne suis pas ici pour servir l’Église uniquement, mais pour servir le monde – en l’occurrence, le monde musulman », explique-t-il avec une simplicité désarmante.
Il décrit une réalité pastorale bien différente de celle de ses homologues européens ou latino-américains : « Je confesse une personne tous les six mois », dit-il en souriant, illustrant le défi de représenter l’Église catholique dans un contexte où les fidèles sont peu nombreux. Mais loin de percevoir cette situation comme une faiblesse, il y voit une chance d’approfondir le dialogue interreligieux et d’incarner une Église ouverte et à l’écoute.
À Rome, où il participe aux réunions préparatoires du conclave qui débutera le 7 mai, l’archevêque se dit « curieux » et « un peu inquiet » face à cette grande responsabilité. Il fait partie des 133 cardinaux électeurs chargés d’élire le successeur du pape François – le jésuite argentin qui l’avait lui-même créé cardinal en 2019.
S’il refuse de révéler pour qui il votera, il estime cependant que le prochain pape « ne doit pas être un imitateur de François, mais un imitateur du Christ ». Un message fort, qui rappelle que la personnalité du futur pontife importe autant que sa capacité à faire évoluer une Église confrontée à de profonds défis.
Écouter, observer, discerner : telles sont les missions que Mgr Lopez prend au sérieux durant les congrégations générales, où les cardinaux échangent à huis clos. « Quand une personne parle, elle se dévoile », confie-t-il, soulignant l’importance de ces rencontres pour identifier la vision et la sensibilité de chacun.
Son parcours atypique – de l’Espagne au Paraguay, en passant par la Bolivie et le Maroc – incarne à lui seul la dimension universelle de l’Église. Une Église sans frontières, comme l’a rappelé le pape François en ouvrant davantage le Collège cardinalice à des régions longtemps négligées.
Interrogé sur la possibilité qu’un pape puisse être élu hors d’Europe ou d’Amérique latine, Mgr Lopez répond sans hésitation : « Pourquoi pas un pape venant d’Afrique, d’Asie, ou même d’Australie ? L’Église est vraiment catholique, c’est-à-dire universelle. »
Et si son propre nom figure sur certaines listes de « papabili », il s’en amuse : « Ce serait comme remplacer Messi. Je n’ai pas cette vocation. »
À l’approche du conclave, il confesse avoir « envie et besoin de rentrer au Maroc », son nouveau foyer, où sa foi s’est réinventée au contact de l’autre. Une conversion silencieuse mais profonde, nourrie par l’écoute, l’humilité et le respect de la différence.
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