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Autoproduction : la basse tension, priorité pour Chorfi ?
Trois ans après l’adoption de la loi n° 82.21 relative à l’autoproduction d’énergie électrique, l’ouverture effective du réseau électrique national à la basse tension demeure un chantier en suspens. Une situation paradoxale, alors que le Maroc affiche des ambitions claires en matière de transition énergétique avec un objectif de 52 % de la capacité installée issue des énergies renouvelables d’ici 2030.
Si les fondements juridiques sont désormais en place – notamment avec la promulgation en février 2023 de la loi permettant aux autoproducteurs de revendre jusqu’à 20 % de leur production annuelle au réseau –, l’absence d’un tarif de rachat officiel pour cet excédent freine le passage à l’action. Un verrou que seule l’Agence Nationale de Régulation de l’Électricité (ANRE) est habilitée à faire sauter.
Et c’est là que se cristallisent les attentes autour de Zouhair Chorfi, nommé en décembre dernier à la tête de l’ANRE. Dans un contexte où la réforme du secteur énergétique prend une tournure stratégique, sa capacité à accélérer ce dossier sera déterminante. Car l’ouverture du réseau basse tension ne concerne pas uniquement les grandes industries, mais surtout les citoyens et les petites structures souhaitant investir dans le solaire, et contribuer ainsi à la production verte nationale.
Le cadre légal semble pourtant prêt. La loi 13-09 amendée en 2016 avait ouvert la voie à la connexion des installations à toutes les tensions du réseau, conditionnée par voie réglementaire. La suite logique a été la promulgation de la loi 82.21, consacrant le droit de réinjection de l’excédent dans la limite précitée. Toutefois, l’application concrète dépend d’un maillon manquant : la fixation du tarif d’achat de l’électricité excédentaire produite en basse tension.
Sur ce plan, l’ANRE a déjà montré des signes de mouvement. En 2024, l’Agence avait annoncé les premiers tarifs d’utilisation du réseau national de transport d’électricité. Puis, en 2025, elle s’est attaquée à la moyenne tension via la fixation du TURD. Reste désormais à définir un tarif spécifique pour la basse tension, un levier clé pour démocratiser l’autoproduction et stimuler la participation citoyenne à la transition énergétique.
Zouhair Chorfi, fort de son expérience dans la haute fonction publique, semble conscient de l’ampleur du chantier. Son arrivée coïncide avec une volonté royale de repositionner l’ANRE comme une véritable Autorité nationale de régulation du secteur énergétique au sens large. Une réforme de fond est en cours, avec un appel d’offres récemment lancé pour repenser le rôle de l’Agence et élargir son champ d’action.
Alors, l’ouverture du réseau basse tension figurera-t-elle parmi les priorités du nouveau président ? Tout porte à croire que ce sujet sera au cœur de la future stratégie. Il s’agit moins d’un enjeu technique que d’un signal fort à envoyer à tous les acteurs du secteur, qu’ils soient particuliers, collectivités ou entreprises, pour leur dire : « la transition énergétique, c’est aussi votre affaire ».
Le Maroc a les cartes en main. Il ne manque plus que le coup de pouce réglementaire pour faire de l’autoproduction un pilier de son indépendance énergétique. À M. Chorfi de jouer.
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