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Tesla en recul en Europe malgré l’essor du marché électrique

11:32

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La dynamique du marché européen de l’automobile électrique ne profite pas à tous ses acteurs. Tesla, l’un des pionniers de la mobilité zéro émission, subit une sévère chute de ses ventes dans l’Union européenne. En mars 2025, la marque américaine a vu ses immatriculations reculer de 36 % par rapport à la même période l’an dernier. Sur l’ensemble du premier trimestre, la baisse atteint 45 %, avec seulement 36 167 véhicules écoulés contre 65 774 un an plus tôt.

Cette contre-performance, la plus marquée parmi les principaux constructeurs présents en Europe, s’explique par plusieurs facteurs, selon les données de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA). Le catalogue de Tesla, jugé vieillissant par certains analystes, peine à séduire de nouveaux acheteurs. Mais au-delà des considérations techniques, c’est l’image de marque qui semble souffrir le plus.

Elon Musk, patron emblématique de Tesla, est au cœur de la tourmente. Son rapprochement avec l’ancien président américain Donald Trump, son implication dans des choix politiques controversés, notamment son soutien affiché à des partis d’extrême droite en Europe comme l’AfD en Allemagne, ont déclenché une vague de protestations. Manifestations, appels au boycott et actes de vandalisme ont visé la marque des deux côtés de l’Atlantique.

Mardi, à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels, Tesla a reconnu que « les changements de sensibilités politiques » pourraient peser sur la demande à court terme. Le constructeur a enregistré un chiffre d’affaires en baisse de 9 %, à 19,3 milliards de dollars pour le premier trimestre.

Paradoxalement, cette chute survient alors que les voitures électriques progressent globalement en Europe. En mars, leurs immatriculations ont bondi de 17,1 % sur un an, représentant 15,2 % du marché. Des pays comme l’Allemagne, la Belgique et le Danemark tirent cette hausse, tandis que l’Espagne et l’Italie commencent à rattraper leur retard.

En France, en revanche, le segment électrique a chuté de 14 %, conséquence directe de la réduction du bonus écologique. Les hybrides, notamment les modèles non rechargeables, dominent désormais le marché avec 35,5 % des parts au premier trimestre, devant les motorisations essence (28,7 %).

Malgré ces évolutions contrastées, le marché automobile européen dans son ensemble a connu un léger repli en mars (-0,2 %), illustrant un contexte d’incertitude pour les constructeurs. Pour Tesla, le défi sera double : rajeunir son offre tout en regagnant la confiance d’un public européen de plus en plus attentif à l’éthique de ses choix de consommation.

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