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Nigeria et France : Un partenariat minier stratégique pour la transition énergétique
Avec des ressources minérales estimées à 700 milliards de dollars, dont le lithium, essentiel pour la transition énergétique, le Nigeria poursuit sa stratégie de valorisation de son potentiel minier. Un accord signé récemment avec la France pourrait marquer une nouvelle étape dans ce domaine, en favorisant des projets conjoints d’extraction et de transformation des minéraux critiques.
En marge de la visite du président Bola Tinubu en France fin novembre, un protocole d’accord a été signé entre les deux pays pour renforcer leur coopération dans le secteur minier. Selon le ministre nigérian des Mines, Dele Alake, ce partenariat, annoncé officiellement le 1ᵉʳ décembre, vise à développer une chaîne de valeur intégrée pour les ressources critiques, notamment le lithium, avec un cofinancement associant des fonds publics et privés.
Le lithium, parfois désigné comme le « nouveau pétrole » par les experts nigérians, est au cœur des préoccupations. Ce métal est un élément clé pour la fabrication de batteries destinées aux véhicules électriques, un secteur en plein essor, notamment en France. L’accord signé devrait permettre aux entreprises françaises d’accéder au lithium nigérian pour soutenir leur industrie nationale, où des efforts massifs sont déployés pour sécuriser l’approvisionnement.
La France, qui a inauguré sa première méga-usine de batteries lithium-ion en mai 2023, prévoit de disposer d’une capacité de production de 120 GWh d’ici 2030. Trois autres usines sont prévues pour répondre à la demande croissante, renforçant ainsi l’urgence d’établir des partenariats fiables pour l’approvisionnement en matières premières.
Malgré ses richesses naturelles, le secteur minier nigérian reste peu développé, ne contribuant qu’à hauteur de 1 % au PIB national. L’accord avec la France est perçu comme une opportunité pour maximiser les retombées économiques de ces ressources inexploitées. Le gouvernement espère qu’une collaboration avec des partenaires internationaux, combinée à un transfert de technologie, permettra de créer une industrie minière locale plus robuste.
Ce rapprochement s’inscrit également dans un contexte de renforcement des échanges bilatéraux. Au premier trimestre 2024, la France était le principal client du Nigeria, avec des importations estimées à 2125 milliards de nairas (environ 1,26 milliard de dollars). Cette dynamique pourrait s’accélérer avec les projets miniers issus de ce partenariat.
Si les détails des initiatives concrètes restent à clarifier, cet accord représente un pas en avant pour diversifier l’économie nigériane et répondre aux défis de la transition énergétique mondiale. À terme, il pourrait également repositionner le Nigeria comme un acteur clé dans la chaîne de valeur des minéraux critiques, tout en consolidant les liens économiques avec la France.