- 15:51Dina Lahlou à Walaw : « La résilience et la souveraineté en santé, des clés pour l'indépendance des nations »
- 15:48Ibis célèbre son 50e anniversaire au Maroc avec la campagne « Go Get It » et le lancement d'ibis MUSIC
- 15:22Eau et agriculture : défis et inégalités au Maroc
- 15:17Le tirage au sort des qualifications pour le mondial 2026 : La France dans le chapeau 1
- 15:17Le Maroc mise sur l’infrastructure pour renforcer son économie avant les grands événements sportifs
- 15:16inDrive déploie son service Moto à Rabat : Une solution pratique pour la mobilité urbaine
- 15:05Levée de l'Interdiction du vernis à Oued Negro-M’diq : Retour à la commercialisation après des analyses favorables
- 15:04Prisons marocaines : un appel urgent à la réforme face à la crise de surpopulation
- 14:33Chili et Maroc : un partenariat culturel en pleine éclosion
Suivez-nous sur Facebook
Industrie : Entre défis financiers et stratégiques, les PMI face à leurs limites
Les petites et moyennes entreprises industrielles (PMI) au Maroc, souvent perçues comme un moteur clé de la croissance économique, sont confrontées à un ensemble de défis qui vont bien au-delà des questions financières. Ces entreprises, essentielles pour la production locale, peinent à se faire une place face à une concurrence étrangère et à des obstacles structurels qui entravent leur développement.
Othmane El Bahij, directeur de JIL Emballages, une PME opérant dans le secteur de l’emballage, souligne que l’un des obstacles majeurs pour les PMI réside dans l’accès au foncier. Dans des zones comme le Grand Casablanca, où la demande de terrains industriels est forte, les espaces disponibles restent rares et les coûts prohibitifs. « Les rares espaces disponibles sont issus d’initiatives privées, avec des loyers pouvant atteindre 40 000 à 50 000 dirhams pour un lot de 800 m² », indique-t-il. Un coût élevé qui limite la capacité d’investissement et d’expansion des PMI, d’autant plus que les alternatives en dehors des zones urbaines ne sont pas toujours équipées d'infrastructures adaptées.
Un manque d'infrastructures et une fiscalité lourde
Au-delà du foncier, les coûts liés à l’énergie et à la fiscalité exacerbent les difficultés des PMI. Celles qui utilisent des équipements énergivores, comme ceux nécessitant une haute tension (380 KVA), doivent supporter des tarifs énergétiques industriels qui grèvent leur compétitivité. À cela s'ajoute une fiscalité désavantageuse. La taxe professionnelle, calculée sur les actifs plutôt que sur la rentabilité, pèse lourdement sur les finances des entreprises. Othmane El Bahij plaide pour une réforme de cette taxe, suggérant qu’elle soit basée sur des indicateurs plus pertinents comme la valeur ajoutée ou l’excédent brut d’exploitation, afin de mieux refléter la performance économique des entreprises.
Le financement, un obstacle majeur
L’accès au financement reste un autre frein majeur. Les banques, bien que disposées à accorder des crédits, demandent des garanties substantielles que les PMI ne peuvent souvent pas fournir. L’absence de fonds propres suffisants pour garantir des emprunts et les exigences des institutions financières ralentissent ainsi leur capacité à investir dans de nouveaux équipements ou à développer des projets d’agrandissement. Même les mesures incitatives existantes, comme l'exonération de TVA sur certains équipements, ne suffisent pas à compenser les difficultés financières des PMI.
Des solutions pour soutenir les PMI
Face à cette situation, plusieurs experts recommandent une série de réformes pour renforcer la compétitivité des PMI. D’une part, la création de nouvelles zones industrielles publiques à des coûts raisonnables permettrait de répondre à la demande croissante de terrains. Le Projet de Loi de Finances 2025 prévoit des mesures telles qu’une réduction de l’impôt sur les sociétés et l’exonération des salaires inférieurs à 6.000 dirhams, mais ces initiatives restent insuffisantes aux yeux des acteurs du secteur. Une meilleure communication autour de ces mesures pourrait faciliter leur adoption.
D’autre part, le soutien à la logistique est crucial pour l’intégration des PMI dans la chaîne de production mondiale. Bien que le Maroc ait investi massivement dans ses infrastructures portuaires, avec des projets comme le port de Tanger Med et le port de Casablanca, l’accès aux ports reste difficile pour certaines PMI en raison de la mauvaise connectivité des zones industrielles aux axes ferroviaires et portuaires. Le développement d'infrastructures de transport, comme des ports secs et un meilleur réseau ferroviaire, s'avère indispensable pour libérer tout le potentiel industriel du pays.
Un avenir possible pour les PMI marocaines ?
Malgré les nombreux obstacles, le secteur des PMI reste porteur de nombreuses opportunités. Pour les entrepreneurs comme Othmane El Bahij, il est essentiel que le gouvernement et les acteurs privés collaborent pour créer un environnement propice à leur développement. La mise en place de solutions concrètes pour améliorer l’accès au foncier, réduire les coûts de production, et simplifier l’accès au financement pourrait transformer le secteur en un véritable levier de croissance pour l’économie marocaine.
En somme, le soutien aux PMI, à travers une approche stratégique intégrée, est essentiel pour renforcer leur rôle dans l’industrialisation du pays. Ces entreprises représentent un pilier sur lequel le Maroc peut s’appuyer pour diversifier et dynamiser son secteur industriel face aux défis économiques mondiaux.