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Les banques suisses se mobilisent dans la course pour la blockchain
La Suisse entend préserver son statut de plaque-tournante pour les cryptomonnaies et pour la technologie des chaînes de blocs (blockchain) qui les sous-tend en facilitant l’accès des entreprises pionnières dans ces domaines à son système bancaire.
L’Association suisse des banquiers (ASB), qui représente les banques suisses, a présenté vendredi un guide pour l’ouverture de comptes d’entreprises pour les start-up spécialisées sur la blockchain afin de prévenir leur exode faute d’accès aux services bancaires classiques.
Quelques 530 entreprises spécialisées dans les cryptomonnaies et la blockchain se sont installées dans les environs de Zurich et de Zug créant une véritable Crypto Valley, a dit Oliver Bussmann qui dirige la Crypto Valley Association, l’organe de promotion et de défense de leurs intérêts.
Ces entreprises ont besoin d’un accès aux services bancaires classiques pour effectuer des transferts de fonds, payer leurs salariés et conduire des transactions financières ordinaires mais les banques, en Suisse comme dans d’autres pays, craignent d’enfreindre la réglementation, notamment les règles anti-blanchiment, en traitant avec elles en raison de l’opacité associée aux cryptomonnaies.
“Avec la croissance des sociétés blockchain, la demande de comptes d’entreprises de leur part a augmenté auprès des banques en Suisse”, relève l’ASB.
“L’ouverture de tels comptes pose plusieurs défis aux banques car les nouvelles technologies blockchain peuvent induire des risques, notamment dans le domaine du blanchiment d’argent”, poursuit l’association.
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“Nous pensons qu’avec ce guide, nous pourrons établir une base de discussions entre les banques et les startups innovantes, en facilitant le dialogue et l’ouverture de comptes”, a déclaré Adrian Schatzmann, conseiller stratégique de l’ASB, lors d’une conférence de presse.
Deux d’entre elles y ont renoncé en 2017, ont rapporté des sources à Reuters en juillet, ajoutant que la Zürcher Kantonalbank (ZKB), quatrième banque suisse, avait clôturé les comptes de plus de 20 sociétés.
Les banques s’inquiètent parce que certaines des sociétés qui ont effectué des ICO n’ont pas procédé à des contrôles anti-blanchiment sur leurs contributeurs, ce qui signifie que les banques elles-mêmes pourraient enfreindre les règles en la matière.
Le guide de l’ASB permet aux banques de procéder à l’ouverture d’un compte de manière différenciée en fonction du financement des entreprises, en monnaies classiques (francs suisses, euros et dollars) ou en cryptomonnaies. Il précise notamment en détail les exigences de documentation à l’égard des sociétés qui financent une ICO avec des cryptomonnaies.
“Cela offre plus de clarté non seulement aux banques, mais aussi aux startups”, estime Oliver Bussmann.
La Suisse, avec d’autres pays européens comme le Portugal, Andorre ou l’Allemagne, propose une fiscalité très avantageuse sur les cryptomonnaies afin d’attirer les acteurs européens du secteur.
La France, où cette taxation reste à ce jour très élevée, n’a pris conscience qu’assez récemment de l’importance potentielle de cette activité, plutôt négligée dans le passé, voire jugée sulfureuse.
Un amendement au projet de loi Pacte sur les entreprises, qui doit être examiné à partir de mardi prochain à l’Assemblée nationale, prévoit notamment une disposition créant un cadre juridique pour les ICO, voulue par le gouvernement pour renforcer l’attractivité du marché français.
Source : Reuters