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Covid-19 : Chute de 17% des émissions mondiales de GES (étude)

Covid-19 : Chute de 17% des émissions mondiales de GES (étude)
Mercredi 20 Mai 2020 - 18:00
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Les mesures de confinement et de fermetures des économies provoquée par la pandémie de coronavirus a entrainé une baisse considérable des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), même si elle ne devrait pas durer, a indiqué mardi un groupe de scientifiques.

L'augmentation des infections au Covid-19 en mars et avril dans les pays du monde entier ont conduit à une réduction soudaine dans le trafic routier, des vols aériens et de la production industrielle, précipitant une chute surprenante de plus d'un milliard de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone.

Cela comprend une baisse maximale des émissions quotidiennes de 17% début avril, selon l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change. Pour certains pays, la baisse a été beaucoup plus prononcée.

Les scientifiques ont longtemps insisté sur le fait que le monde doit réduire considérablement la pollution par le carbone - et rapidement - pour atténuer les pires impacts du changement climatique au cours des prochaines décennies, bien qu'aucun n'ait suggéré qu'une pandémie mondiale mortelle soit le moyen d'y parvenir.

L'étude de mardi prévoit que les émissions totales pour 2020 baisseront probablement entre 4 et 7% par rapport à l'année précédente - une régression sans précédent en temps normal, mais considérablement moins dramatique que la baisse enregistrée au cours des premiers mois de l'année, à cause de la fermeture des économies. Le chiffre final de 2020 dépendra de la rapidité ou de la prudence avec laquelle les populations du monde entier reprendront leur vie normale.

La situation sans précédent produite par le Covid-19 a offert un aperçu de l'ampleur massive requise pour réduire les émissions mondiales, année après année, afin d'atteindre les objectifs les plus ambitieux fixés par les dirigeants mondiaux lorsqu'ils ont mis en place l'accord de Paris sur le climat en 2015.

L'automne dernier, un rapport des Nations Unies estimait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre devaient commencer à baisser de 7,6% chaque année à partir de 2020 pour éviter les pires impacts du changement climatique.

L’étude souligne combien le monde reste encore loin de cette aspiration de long terme. La chute forcée des émissions de gaz à effet de serre au cours des derniers mois, bien qu'extraordinaire, n'a ramené les niveaux de pollution au carbone qu'à ceux qui avaient été observés pour la dernière fois en 2006. Et les changements récents ne devraient pas durer.

"L'histoire suggère que ce sera une variation passagère", a déclaré Rob Jackson, professeur à Stanford et l'un des auteurs de l'étude, qui tente d'évaluer l'impact du virus pour chaque pays et par secteur économique. "La crise [financière] de 2008 a fait baisser les émissions mondiales de 1,5% pendant un an, et elles ont augmenté de 5% en 2010. C'était comme si cela n'était jamais arrivé".

Bien que la baisse des émissions au cours de la pandémie ait été sans précédent, elle était relativement faible en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. La baisse maximale de 17% des émissions mondiales - qui s'est produite début avril - a signifié que les pays ont continué de générer plus de 80% de la pollution par le carbone.

La plupart des chercheurs conviennent que les émissions vont pratiquement rebondir une fois que les pays rouvriront leur économie. Déjà, la demande d'énergie reprend à mesure que le trafic routier reprend et de nombreux États américains commencent à assouplir les ordres de confinement, ce qui a contribué à faire baisser le prix du gallon d'essence à moins de 1 dollars dans certaines stations d'essence.

Les chercheurs s'attendent également à ce que les gouvernements commencent à stimuler leur économie avec des dépenses de relance au cours des prochains mois. Mais la façon dont les dirigeants décident de dépenser cet argent pourrait faire une différence fondamentale.

Certains gouvernements se sont engagés à faire pression pour amorcer une transition vers des économies plus vertes à la suite de la pandémie.

Source : MAP


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