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Inquiétudes sur l’impact économique du coronavirus

Inquiétudes sur l’impact économique du coronavirus
Mardi 18 Février 2020 - 15:00
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Le bilan du nouveau coronavirus a atteint 1.886 morts mardi en Chine continentale et plusieurs grandes entreprises mondiales, dont l’Américain Apple et le géant minier australien BHP, ont dit redouter un impact brutal sur leurs activités et leurs résultats.

En Chine continentale, 98 nouveaux décès ont été enregistrés mardi, dont 93 dans la province du Hubei, épicentre de l’épidémie où 1.807 nouveaux cas de contagion ont par ailleurs été recensés.

Hors du Hubei, seules 79 nouvelles personnes contaminées ont été dénombrés mardi, contre 890 le 4 février. Les autorités chinoises, qui ont bouclé le Hubei pour tenter de contenir l’épidémie, voient dans cette forte diminution du nombre de nouveaux malades le signe que la propagation du virus est sous contrôle.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a toutefois mis en garde lundi contre un excès d’optimisme. Selon lui, la tendance à la baisse des nouveaux cas “doit être interprétée avec beaucoup de prudence”.

“Les tendances peuvent changer quand de nouvelles populations sont affectées. Il est trop tôt pour affirmer que ce recul va se poursuivre. Tous les scénarios restent possibles”, a-t-il déclaré à des journalistes.

Les autorités chinoises ont demandé lundi aux personnes guéries de donner leur sang afin d’en extraire le plasma pour soigner les malades.

Si le nouveau coronavirus n’a pas de vaccin, le plasma des anciens patients infectés par la maladie Covid-19 contient des anticorps qui pourraient permettre de diminuer la charge virale chez les personnes sévèrement atteintes, selon un responsable de la Commission nationale de santé.

Le nombre de contaminations s’élève à au moins 72.300 cas en Chine continentale et environ 900 ont été signalés dans une trentaine d’autres pays ou territoires. En dehors de Chine continentale, on ne recense que cinq décès: un à Hong Kong, un aux Philippines, un au Japon, un à Taïwan et un en France.

Le principal foyer de contamination hors de Chine reste le paquebot Diamond Princess, placé en quarantaine début février dans la baie de Yokohama près de Tokyo, après un test positif sur un croisiériste débarqué à Hong Kong.

Ses plus de 3.700 passagers avaient reçu l’ordre de rester dans leur cabine pendant deux semaines, mais cela n’a pas empêché la propagation du virus: au moins 454 personnes ont été contaminées, dont 99 cas révélés lundi.

Alors que les critiques montent sur la gestion du paquebot, plusieurs pays ont commencé à évacuer leurs ressortissants coincés sur le navire.

Plus de 300 Américains ont ainsi été rapatriés par avion jusqu’à deux bases militaires, en Californie et au Texas, où ils ont entamé lundi une nouvelle quarantaine de 14 jours, la durée maximale supposée de l’incubation.

Avant d’embarquer, Sarah Arana avait confié à l’AFP être “heureuse de rentrer”. “On a besoin d’une vraie quarantaine et ce n’en était pas une”, avait-elle estimé.

Parmi les personnes évacuées, 14 ont appris pendant l’opération qu’elles étaient contaminées, a annoncé le département d’Etat. Elles ont été isolées des autres passagers dans les avions.

A leur arrivée, une partie a été transférée dans un hôpital universitaire d’Omaha, au Nebraska et placée à l’isolement.

Parallèlement, au moins 40 Américains contaminés à bord du paquebot sont hospitalisés au Japon, selon Washington. Une poignée d’Américains a refusé de quitter le navire.

Après Singapour, le Japon est le pays le plus touché par l’épidémie en dehors de la Chine. En plus des cas sur le navire, les autorités nippones ont répertorié 65 porteurs du coronavirus dans différentes régions du pays.

Ailleurs, l’inquiétude monte en ce qui concerne les 1.200 passagers d’un autre paquebot, le Westerdam, qui ont débarqué vendredi au Cambodge après avoir passé – pour certains – un rapide examen médical et sont à présent traqués par la compagnie qui tente de les retrouver.

Près d’un millier de personnes se trouvent encore à bord du navire et vont subir des tests, après la découverte en Malaisie le weekend dernier de l’infection d’une ex-passagère américaine.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a toutefois estimé inutile de suspendre les croisières, soulignant son opposition à toute “mesure de portée générale”.

Le Parlement chinois envisage un report de sa session plénière, la grand-messe annuelle du régime communiste, a annoncé l’agence Chine nouvelle. Cette session devait s’ouvrir le 5 mars.

Le salon automobile de Pékin, prévu en avril, a été reporté sine die, tout comme un défilé Chanel prévu en mai dans la capitale chinoise.

La Banque centrale chinoise a de nouveau réduit lundi le coût de financement des banques commerciales pour soutenir l’économie paralysée par l’épidémie.

Les grandes entreprises mondiales craignent également une chute de la demande. Apple a annoncé lundi que sa prévision de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre ne serait sans doute pas atteinte en raison de l’épidémie en Chine, pays crucial pour l’entreprise américaine.

Et le géant minier australien BHP a prédit une chute brutale de la demande mondiale de pétrole, de cuivre et d’acier au cas où l’épidémie ne serait pas jugulée d’ici mars.

Source : MAP 


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