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« Tu voles, tu paies » : Gabriel Attal cible frontalement Marine Le Pen
La condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux avec bracelet électronique, assortie d’une amende de 100.000 euros et d’une peine de cinq ans d’inéligibilité, continue de secouer la scène politique française. Dans une atmosphère survoltée, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a dénoncé « une décision politique » qui aurait, selon elle, « bafoué l’État de droit et l’État de démocratie ».
Réunie en urgence dimanche soir près des Invalides à Paris, Marine Le Pen s’est présentée devant plusieurs milliers de partisans pour clamer son innocence et dénoncer une « chasse aux sorcières », une expression également utilisée par l’ancien président américain Donald Trump, qui lui a apporté son soutien.
« Je ne lâcherai rien », a-t-elle lancé à la foule, réfutant toute intention séditieuse et citant Martin Luther King : « Nous ne demandons pas d’être au-dessus des lois, mais pas au-dessous des lois. Nous ne sommes pas des sous-citoyens. »
Son bras droit Jordan Bardella a qualifié la décision du tribunal judiciaire de Paris de « scandaleuse », saluant la mobilisation de ses sympathisants, bien que la place Vauban, lieu du rassemblement, n’ait pas été complètement remplie. La police a comptabilisé environ 7.000 participants.
Dans la foulée, le RN a annoncé son intention de faire appel avant l'été 2026 et a dénoncé « la dictature des juges ». Une rhétorique reprise par plusieurs figures du parti, comme le député Jean-Philippe Tanguy, qui a accusé « une partie de la magistrature » de s’opposer à la démocratie.
Face à cette offensive, la majorité présidentielle a répliqué. Le président de Renaissance, Gabriel Attal, s’exprimant depuis Saint-Denis, a défendu les institutions judiciaires : « Nous ne disqualifierons jamais une décision de justice. » Entouré de François Bayrou et Édouard Philippe, il a dénoncé « une attaque en règle contre nos juges » par l’extrême droite, rappelant que « si tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique ».
Attal s’en est aussi pris aux soutiens étrangers de Le Pen, évoquant une « ingérence sans précédent » de la part de Donald Trump, Vladimir Poutine et Viktor Orban. Il a accusé le Rassemblement national d’être devenu « le prestataire de service » de ces puissances étrangères en France.
Dans un entretien au Parisien, François Bayrou a pour sa part jugé « ni sain ni souhaitable » d’organiser des manifestations pour contester une décision judiciaire. Du côté de la droite, Xavier Bertrand (LR) a dénoncé « la violence » des propos de Le Pen à l’encontre des magistrats.
Plus tôt dans la journée, un troisième rassemblement politique a eu lieu place de la République, à Paris, cette fois en soutien à la justice. Plusieurs figures de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, ont exprimé leur inquiétude face à la montée des discours anti-institutionnels. Bompard a fustigé un RN « violent » qui « menace même les juges ».
Selon la police, environ 5.000 personnes étaient présentes, dont 1.500 manifestants pro-Palestiniens, leur mobilisation ayant progressivement pris le pas sur la manifestation initiale.
La cheffe des Écologistes Marine Tondelier a regretté l’absence de certains partis de gauche comme le PS et le PCF, absents pour des raisons organisationnelles. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a néanmoins assuré que son parti participerait à une manifestation prévue « la semaine prochaine », à l’appel de syndicats et d’ONG.
Alors que les réactions continuent d’affluer, cette séquence inédite montre à quel point la ligne de fracture entre institutions et partis s’est approfondie, à deux ans de l’élection présidentielle de 2027.