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La France réfléchit au retour d’un service militaire volontaire
Dans un contexte international marqué par une aggravation des tensions géopolitiques, la France envisage de renforcer sa capacité de mobilisation en instaurant un service militaire volontaire rénové. Une réflexion que le président Emmanuel Macron a assumée publiquement dimanche, soulignant la nécessité d’une « nation capable de tenir » face à une Europe « mise en danger » par la « menace durable » de la Russie.
Depuis la suspension de la conscription en 1997, l’armée française a progressivement professionnalisé ses effectifs, suivant une logique de modernisation. Pourtant, les évolutions sécuritaires, en particulier la guerre en Ukraine, rappellent aux dirigeants européens la nécessité de préparer leur société à faire face à des crises prolongées. Emmanuel Macron a annoncé qu’il détaillerait ses décisions sur ce nouveau dispositif d’ici l’automne.
La récente revue nationale stratégique confirme cette volonté de transformation. Selon ce document de référence, la création d’un service militaire volontaire « rénové » permettrait aux jeunes majeurs de bénéficier d’une formation militaire de base, avec la possibilité d’un engagement ultérieur. L’objectif est double : consolider la cohésion nationale et constituer un réservoir de citoyens mobilisables en cas de conflit.
Pour le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, l’avenir passe par une « armée mixte » combinant militaires de carrière, réservistes et volontaires du service. La France dispose actuellement d’environ 200 000 militaires d’active et 47 000 réservistes. Ces effectifs devraient progresser pour atteindre 210 000 soldats et 80 000 réservistes d’ici 2030.
Dans cette optique, le service militaire volontaire est perçu comme un « robinet de la réserve » permettant de garantir une « masse supplémentaire » de combattants en cas de besoin. Ce dispositif pourrait aussi répondre au défi démographique à venir, alors que la classe d’âge des 20 ans diminuera de 100 000 personnes d’ici 2035, compliquant le recrutement annuel de 15 000 militaires.
Toutefois, certains experts émettent des réserves. La sociologue Bénédicte Chéron, spécialiste des relations entre l’armée et la société, doute de la capacité d’un tel service à renforcer réellement la cohésion nationale. Selon elle, ces dispositifs « ne modifient pas les grandes tendances sociales et politiques » d’un pays et risquent de ne toucher qu’une frange déjà attirée par les carrières militaires.
Le débat est également alimenté par des incertitudes pratiques : le coût du dispositif, le nombre de jeunes concernés — entre 10 000 et 50 000 par an selon les premières hypothèses — et la capacité logistique à les encadrer.
Au-delà du service militaire volontaire, l’exécutif français entend aussi trancher la question du service national universel (SNU), destiné aux jeunes de 15 à 17 ans. Lancé en 2019 mais peinant à s’imposer, le SNU pourrait évoluer dans le cadre de cette refonte globale. Emmanuel Macron a reconnu les difficultés rencontrées, soulignant que le volontariat « a été laborieux » et que « ce n’était que pour deux semaines ».
La France s’apprête donc à réinventer son modèle de participation citoyenne à la défense. Une manière d’associer davantage la jeunesse aux enjeux sécuritaires, sans pour autant revenir à une conscription classique. Les prochains mois seront décisifs pour définir les contours de ce nouveau service et mesurer son acceptabilité sociale.