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72% des Français soutiennent des poursuites contre les élus critiquant les forces de l'ordre

72% des Français soutiennent des poursuites contre les élus critiquant les forces de l'ordre
Jeudi 26 Septembre 2024 - 07:55
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Un récent sondage réalisé par CSA pour CNEWS, le Journal du Dimanche (JDD) et Europe 1 révèle que 72 % des Français estiment qu'il est nécessaire d'engager des poursuites judiciaires à l'encontre des représentants politiques qui dénigrent les forces de l'ordre. Ce climat d'indignation s'est intensifié après les déclarations controversées du député La France Insoumise (LFI) Raphaël Arnault, qui a évoqué un « assassinat de Kanak par les forces policières » en lien avec des événements violents survenus en Nouvelle-Calédonie.

Un contexte tendu

Les tensions en Nouvelle-Calédonie, qui dure depuis le 13 mai 2023, ont ravivé des souvenirs douloureux d'une période marquée par des violences ethniques et politiques. Les récentes émeutes, déclenchées par la mort de deux membres de la tribu de Saint-Louis lors d'une intervention de la gendarmerie, ont déjà causé la mort de 13 personnes, dont deux gendarmes, et ont entraîné des centaines de blessés ainsi que des dégâts matériels considérables. Ces événements ont suscité des inquiétudes sur la sécurité et l’autorité des forces de l'ordre, alimentant le débat sur la légitimité des critiques à leur encontre.

Réactions politiques

Suite aux propos de Raphaël Arnault, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a annoncé son intention de porter plainte, dénonçant des déclarations jugées « d'une violence inacceptable ». Ce soutien à l'égard des forces de l'ordre est partagé par la majorité des Français, selon le sondage, où 85 % des soutiens de la majorité présidentielle se prononcent pour des poursuites, suivis de près par les sympathisants de droite, notamment ceux du Rassemblement national et des Républicains, avec respectivement 87 % et 89 %.

À l'inverse, la question divise à gauche. Les électeurs d'Europe Écologie-Les Verts s'opposent massivement à ces poursuites, avec 65 % de « non », tandis que 54 % des électeurs de la France Insoumise partagent cette opinion. En revanche, les sympathisants du Parti socialiste se distinguent par un soutien notable, avec 73 % en faveur des poursuites.

L'opinion publique

Le sondage révèle également des disparités générationnelles. Les plus de 65 ans sont les plus en faveur de poursuites, à 78 %, tandis que les jeunes adultes de 18 à 24 ans montrent une opposition plus marquée, avec 32 % affirmant qu'ils ne soutiennent pas cette idée. Cette divergence pourrait refléter une différence de perception des forces de l'ordre et de leur rôle dans la société.

Une polémique persistante

En réponse aux critiques, Raphaël Arnault a défendu ses propos, évoquant une « extrême droitisation » de la vie politique et affirmant que le problème ne réside pas dans la formulation de son tweet, mais dans la dénonciation des violences faites aux Kanak. Sa position souligne les tensions persistantes entre différents groupes au sein de la société française, et soulève la question de la responsabilité des élus face à des situations d'urgence sociale et politique.

Cette situation met en lumière la fragilité des relations entre les forces de l'ordre et certaines fractions de la population, ainsi que l'importance d'un discours politique responsable. Alors que les Français expriment leur soutien pour des mesures de responsabilité à l'égard des élus, le débat sur la légitimité des critiques et la défense des forces de l'ordre s'annonce plus que jamais d'actualité.


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