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Cannabis légal : 111 licences retirées et plus de 7.000 agriculteurs engagés

Vendredi 17 - 08:00
Par: Naji khaoula
Cannabis légal : 111 licences retirées et plus de 7.000 agriculteurs engagés

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a annoncé le retrait de 111 licences liées aux activités du cannabis au cours de l’année 2025. Cette décision, motivée par le non-respect des normes légales par certains opérateurs, s’inscrit dans le cadre du suivi rigoureux de la mise en œuvre de la loi n°13.21 encadrant l’usage licite du cannabis au Maroc.

Dans sa réponse à une question parlementaire écrite, le ministre a indiqué que les opérations de contrôle menées par les autorités ont permis de vérifier la conformité des acteurs du secteur aux dispositions réglementaires. Toutefois, les licences retirées concernaient des opérateurs n’ayant pas respecté les conditions exigées.

Une filière en pleine expansion

Malgré ces sanctions, la filière connaît une croissance remarquable. En moins de trois ans, le nombre d’agriculteurs impliqués dans le cadre légal a bondi de 430 en 2023 à 7.052 en 2025, regroupés au sein de 413 coopératives de production. Dans le même temps, la superficie cultivée a progressé de 192 hectares à 4.729 hectares, soit une multiplication par plus de vingt.

Les principales zones concernées restent les provinces de Taounate, Al Hoceïma et Chefchaouen :

  • Taounate : 2.045 hectares cultivés par 2.612 agriculteurs ;
  • Al Hoceïma : 1.343 hectares pour 1.492 agriculteurs ;
  • Chefchaouen : 1.341 hectares mobilisant 1.417 agriculteurs.

Contrôles renforcés et encadrement strict

Le rôle de l’Agence nationale de régulation des activités relatives au cannabis (ANRAC) demeure central dans la structuration du secteur. Jusqu’à fin août 2025, 5.430 opérations de contrôle ont été menées :

  • 2.801 pour les activités agricoles,
  • 300 pour l’importation de semences,
  • 642 pour la commercialisation,
  • 59 pour l’exportation,
  • 71 pour la transformation et la fabrication,
  • et 1.557 pour le transport, représentant la part la plus importante.

Ces contrôles visent à garantir une application rigoureuse de la loi, à prévenir toute dérive vers le marché illicite et à assurer une traçabilité complète de la production.

Une stratégie d’intégration des agriculteurs

Laftit a salué les efforts de sensibilisation menés par l’ANRAC, notamment dans la province de Taounate où 18 réunions d’information ont été organisées au profit de 980 agriculteurs issus de 16 communes. Ces actions visent à accompagner la création de coopératives et à faciliter l’accès au dispositif de licence.

Un programme de formation a également été lancé pour 70 coopératives cultivant le cannabis local “Beldia” et 51 coopératives spécialisées dans les variétés importées. Par ailleurs, plusieurs unités de transformation sont en phase de développement, dont une déjà opérationnelle et quatre en construction.

Une approche rigoureuse et durable

Le ministre a insisté sur la volonté du gouvernement de conduire ce chantier « avec rigueur et responsabilité », afin de garantir une transition durable vers un modèle agricole légal et rentable pour les populations locales.

En encadrant strictement la production et la transformation du cannabis, l’État cherche à offrir aux agriculteurs une alternative légale aux circuits illicites, tout en assurant la protection de leurs droits économiques et sociaux.

Avec plus de 7.000 agriculteurs engagés et une supervision accrue des autorités, la filière du cannabis légal s’impose désormais comme un levier de développement rural pour les régions du Nord, tout en renforçant la transparence et la durabilité du secteur au niveau national.

 



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