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Carburants : Une surcharge de 2 dirhams par litre pour les Marocains

Carburants : Une surcharge de 2 dirhams par litre pour les Marocains
Mardi 08 - 12:03
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Les prix des carburants au Maroc continuent de susciter des inquiétudes, et selon le Syndicat national du pétrole et du gaz, les automobilistes paient actuellement jusqu’à 2 dirhams de trop par litre d’essence et de gasoil. En dépit de la baisse observée après le mois de Ramadan, les tarifs restent bien supérieurs à ce qu’ils devraient être, soulignant une situation préoccupante pour les consommateurs.

D’après El Houssine Belyamani, secrétaire général du Syndicat, les prix actuels à la pompe sont largement au-dessus des niveaux qui seraient considérés comme justes. En se basant sur la grille tarifaire en vigueur avant la libéralisation du marché des produits pétroliers en 2015, le prix du litre de gasoil devrait être limité à 9,73 dirhams, tandis que celui de l’essence sans plomb ne devrait pas dépasser 11,12 dirhams. Cependant, la réalité est bien différente, notamment à Casablanca où le litre de gasoil est vendu autour de 11,11 dirhams, et ce chiffre grimpe encore dans d'autres régions du Royaume, en raison des coûts de transport.

Cette différence de 2 dirhams par litre entre le prix réel et les tarifs appliqués est qualifiée de « scandale » par le Syndicat, et cette situation a également attiré l’attention des autorités. Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a reconnu que des erreurs avaient été commises dans l’application de la décompensation des produits pétroliers et que cette réforme n’avait pas tenu compte des spécificités des différentes couches sociales. Il a critiqué l’inaction et le manque de prudence dans la gestion de ce secteur, laissant ainsi les citoyens exposés aux abus des sociétés pétrolières.

Pourtant, malgré les alertes, les mesures correctives se font attendre. Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas des actions concrètes pour mettre fin à ces abus et revoir la décompensation des carburants ? Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains, dénonce vivement l’inaction des responsables et appelle à une régulation plus stricte des pratiques des distributeurs.

Face à cette situation, El Houssine Belyamani plaide pour un retour à un système de régulation des prix, estimant que le marché marocain des produits pétroliers n’est pas encore suffisamment mature pour supporter une libéralisation totale. Le Conseil de la Concurrence a d’ailleurs plusieurs fois dénoncé les marges bénéficiaires excessives et recommandé une révision du cadre de régulation pour protéger les consommateurs des dérives actuelles.

Ainsi, le Syndicat national du pétrole et du gaz continue de défendre un modèle plus équitable pour le marché des carburants au Maroc, et appelle les autorités à intervenir pour stopper les abus et garantir un prix juste pour les citoyens.

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