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Crise de l’huile d’olive au Maroc : Le gouvernement prend des mesures exceptionnelles pour contrer la flambée des prix

Lundi 25 Novembre 2024 - 16:28
 Crise de l’huile d’olive au Maroc : Le gouvernement prend des mesures exceptionnelles pour contrer la flambée des prix
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Face à une crise sans précédent dans le secteur de l’huile d’olive, le gouvernement marocain a pris une décision radicale pour tenter de maîtriser la flambée des prix. En réponse à une production nationale dramatiquement réduite en raison de la sécheresse persistante, l’exécutif a autorisé l’importation de 10.000 tonnes d’huile d’olive vierge et extra-vierge sans taxation. Cette mesure, entrée en vigueur en octobre 2024 et valable jusqu’au 31 décembre de la même année, cherche à soulager les consommateurs marocains en rendant le produit plus accessible. Cependant, elle met également en lumière les carences dans l’anticipation des autorités face à la crise.

Une situation critique pour le marché national de l’huile d’olive

Le secteur oléicole marocain traverse une période de turbulences. La production d’olives, réduite de manière drastique par la sécheresse, a entraîné une hausse vertigineuse des prix de l’huile d’olive. En quelques mois seulement, le prix du litre d’huile est passé de 60-70 dirhams à des prix oscillant désormais entre 95 et 110 dirhams, rendant l’huile d’olive, un produit de base, inaccessible pour de nombreuses familles marocaines.

Malgré ces hausses alarmantes, les autorités n’ont pas réagi dans l’urgence. Ce n’est qu’après l’épuisement de la production locale que le ministère de l’Industrie et du Commerce a lancé cette initiative d’importation exceptionnelle. Les importateurs intéressés par cette mesure ont jusqu’au 25 novembre pour soumettre leurs demandes, en fournissant des informations détaillées sur les quantités souhaitées et leur conformité fiscale. Un comité interministériel, réunissant les ministères de l’Industrie et du Commerce, de l’Agriculture, ainsi que des Douanes et Impôts Indirects, supervisera l’attribution des quotas afin d’assurer la transparence du processus.

Une mesure ponctuelle face à une crise structurelle

Bien que cette mesure soit saluée comme une réponse nécessaire à une situation d’urgence, elle ne résout qu’un aspect temporaire du problème. Rachid Benali, président de la Fédération marocaine professionnelle de l’huile d’olive, considère que cette initiative, bien qu’indispensable à court terme, est insuffisante pour redresser un secteur déjà fragilisé par des années de dysfonctionnement. Selon lui, la hausse des prix, incluant des olives achetées entre 13 et 17 dirhams le kilogramme, témoigne d’un déséquilibre profond dans toute la chaîne de valeur de la production d’huile d’olive.

Loin de résoudre la dépendance croissante du pays à des importations coûteuses, cette mesure soulève des inquiétudes quant à la qualité des huiles importées. Les consommateurs marocains, habitués à des produits locaux de qualité, s’interrogent sur l’adéquation des huiles importées avec leurs attentes en termes de goût et de pureté.

Une réponse à court terme, mais un défi de taille à long terme

Cette crise de l’huile d’olive met en évidence les limites du système oléicole marocain face aux défis du changement climatique et de la sécheresse. Selon les experts, la solution à long terme passe par une refonte complète des politiques agricoles et économiques liées à l’olivier. Les propositions vont de l'augmentation des capacités d’irrigation et de la modernisation des infrastructures de production à la diversification des sources d’approvisionnement.

En attendant que de telles réformes soient mises en place, les consommateurs marocains espèrent que cette mesure exceptionnelle contribuera à stabiliser les prix de l’huile d’olive et à alléger la pression sur leur pouvoir d’achat. Cependant, le véritable enjeu pour le gouvernement sera de transformer cette crise en une opportunité pour repenser le secteur oléicole et garantir sa pérennité face aux aléas climatiques.

 Un secteur en mutation

Si la décision d’importer 10.000 tonnes d’huile d’olive sans taxation est un premier pas pour résoudre la crise immédiate, elle ne règle pas les causes profondes de la fragilité du secteur. Le gouvernement devra aller plus loin pour assurer la sécurité alimentaire du pays et protéger les agriculteurs marocains des effets néfastes du changement climatique. Seule une approche à long terme, basée sur la modernisation des infrastructures et le soutien à la production locale, permettra de garantir l’avenir de l’huile d’olive au Maroc.

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