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Crise hydrique en Espagne : des oléiculteurs tentés par les opportunités marocaines
Face à une situation hydrique préoccupante et à une gestion jugée inefficace, une partie des producteurs espagnols d’huile d’olive envisagent désormais de délocaliser leurs activités vers d’autres destinations, dont le Maroc. Une perspective qui pourrait à terme redessiner la carte méditerranéenne de la production oléicole.
Lors de sa rencontre annuelle avec les médias, le président de Dcoop, Antonio Luque, a mis en garde contre les risques pesant sur l’un des secteurs les plus emblématiques de l’économie espagnole. Selon lui, ce ne sont pas les ressources en eau qui manquent dans le pays, mais plutôt une mauvaise gestion, marquée par un retard notable dans l’entretien des barrages, le déficit d’investissement public et l’absence d’une vision de long terme pour les transferts hydriques. Actuellement, près d’un tiers des retenues espagnoles seraient dans une situation fragile, ce qui menace directement la durabilité du modèle agricole national.
Dcoop compare déjà la situation de l’oléiculture à celle de la filière tomate, dont une large partie de la production s’est déplacée vers des pays situés au sud de la Méditerranée. Si aucune stratégie d’envergure n’est adoptée rapidement, l’organisation estime que l’Espagne pourrait perdre progressivement son leadership historique au profit d’autres marchés, notamment le Maroc, capable d’accueillir davantage d’investissements.
Malgré des prévisions jugées optimistes, la récolte actuelle ne dépasserait pas 1,4 million de tonnes alors que le potentiel national est estimé à près de deux millions. Une réforme profonde de la politique hydrique serait, selon Dcoop, la seule solution pour préserver la compétitivité du secteur.
Un Maroc en pleine transformation hydrique
Alors que l’Espagne alerte, le Maroc multiplie les initiatives pour garantir la sécurité hydrique de son agriculture. Soutenu par des financements internationaux, le pays investit massivement dans de nouveaux barrages, dans le dessalement d’eau de mer et dans la modernisation des systèmes d’irrigation. Ces avancées renforcent progressivement l’attractivité du Royaume auprès des investisseurs étrangers, dont certains acteurs espagnols qui souhaitent sécuriser leur production.
Cette tendance pourrait entraîner un glissement progressif de la valeur ajoutée agricole vers le sud, selon Antonio Luque, qui met également en avant le rôle de l’Union européenne dans le financement de projets hydriques en Afrique du Nord.
Sur le plan commercial, Dcoop continue de cibler les États-Unis, marché stratégique pour l’huile d’olive européenne, et poursuit des négociations pour renforcer sa présence internationale, notamment à travers l’acquisition de l’entreprise américaine Pompeian.
La confrontation entre deux modèles hydriques – l’un sous pression, l’autre en phase d’expansion – pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la filière oléicole. Si l’Espagne ne parvient pas à réformer sa stratégie de gestion de l’eau, le Maroc pourrait s’imposer comme un acteur incontournable de la production méditerranéenne d’huile d’olive, attirant de nouveaux producteurs en quête de stabilité et de durabilité.