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Énergies renouvelables: Le Maroc pourrait atteindre son objectif avant 2030

Énergies renouvelables: Le Maroc pourrait atteindre son objectif avant 2030
Mercredi 21 Décembre 2022 - 00:05
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Si la flambée des prix et la crise énergétique ont contraint de nombreux pays à ressortir la carte des centrales à charbon, la politique et la stratégie adoptées par le Royaume n’ont fait que pousser son ambition à croître pour atteindre son objectif fixé pour 2030. En outre, grâce aux investissements attirés, le Maroc pourrait atteindre cet objectif des 52% de capacité de production électrique à partir des énergies renouvelables avant le délai prévu.

A fin 2021, la capacité installée au Maroc en termes d’énergie s’est élevée à 4 050 MW sur une capacité totale de 10.743 MW, soit une part de près de 38% du mix énergétique. Il est estimé, qu’à la fin de l’année en cours, la capacité additionnelle devrait atteindre 87MW en éolien en raison de l’aboutissement de la phase 1 du parc installé à la ville de Taza. En 2023, le Maroc arrivera à son objectif de 42% qui était prévu pour 2020 tandis qu’en 2030, il serait déjà à 64,3%.

Grâce à son engagement et sa stratégie claire, le Maroc a réussi à attirer un grand nombre d’investisseurs internationaux de même pour les nationaux. A cet égard, Hespress FR a sollicité Amin Bennouna professeur qui nous a un peu fait le tour des types d’investisseurs et de leurs démarches. “Lorsqu’il s’agit des investissements dans le domaine des énergies renouvelables, il existe en gros deux types d’investisseurs. Il y’a ce qu’on appelle les développeurs, ce sont des gens qui n’ont pas forcément le matériel mais qui vont renifler la bonne affaire quelque part pour y installer un projet. En premier, ils se réunissent avec une banque plutôt classique, des équipementiers et puis prennent toujours un investisseur local avant de monter le projet. Ce projet peut être un appel d’offre ou autre”, précise-t-il.

Le professeur indique que “les développeurs font le projet, en général ils y restent pendant deux ans ou trois le temps de monter que ça marche et qu’il y’a une rentabilité propre pour démontrer la bonne foi. Après cette étape, arrivent les investisseurs secondaires ou “investisseurs passifs” qui vont racheter la majorité des parts à condition que quelqu’un continue à s’occuper du projet et en général, ils vont laisser aux développeurs 20% des parts et vont garder 80%”.

Selon les estimations de Bennouna, « on va atteindre l’objectif des 52% de capacité de production électrique avant 2030. La raison: En 2008, on pensait qu’en 2030, on aurait besoin de 24.000 GW de capacité de production électrique. Hors, maintenant, il s’avère que nous n’aurons besoin que de 16.000 GW et non pas 24.000 GW« .

Il poursuit en soulignant que les « 52% de 24.000 GW n’est pas la même chose que 52% de 16.000 GW. Donc la performance que nous allons faire n’a rien à voir avec la performance que nous avions prévue et c’est pour cela que nous allons réussir à atteindre cet objectif bien avant 2030« .

L’expert ajoute que « malgré le fait que nous n’avions pas pu atteindre l’objectif des 42% en 2020, nous allons pourtant pouvoir atteindre celui de 2030. Avec les projets de l’OCP, nous allons dépasser les 52% de loin. L’OCP est entrain de mettre sur la table environ 2 GW de solaire et 2,6 GW d’éolien, et si nous prenons compte de ce que le groupe va faire à Khouribga, ce qu’il va faire à Benguerir ou à l’est de Tarfaya, l’objectif relatif aux capacités va exploser« . 

Effectivement, l’OCP vise à réaliser la neutralité carbone avant 2040, l’augmentation de ses capacités de production et 100% d’eau non conventionnelle en 2024 et 100% d’énergie verte en 2027 pour un investissement total de 130 MMDH sur quatre ans qui fera plus de 147 MMDH de chiffre d’affaires à partir de 2025.

Le groupe commencera sa production de l’énergie verte, avec comme objectif d’atteindre 5 GW ce qui permettra, en plus des investissements du restant des investisseurs internationaux l’accélération de la réalisation de l’objectif avant 2030.

 


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