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Feuille de route pour l’emploi : entre volontarisme politique et réalités économiques
Le gouvernement marocain a dévoilé sa feuille de route pour l’emploi, un ambitieux plan visant à réduire le taux de chômage à 9 % d'ici 2030, tout en créant 1,45 million de nouveaux emplois au cours des six prochaines années. Toutefois, une étude du Policy Center for the New South remet en question la faisabilité de cet objectif. Ce travail met en lumière les défis de la mise en œuvre de cette feuille de route, en analysant quatre scénarios contrastés qui reflètent les divergences possibles entre volontarisme politique et réalités économiques.
En effet, le marché du travail marocain, marqué par un chômage élevé, notamment chez les jeunes et une faible participation des femmes, fait face à de nombreux déséquilibres. Le soutien aux Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME), la modernisation de la formation professionnelle et l'amélioration de l’accès des femmes à l'emploi sont au cœur de cette nouvelle feuille de route, soutenue par un budget de 15 milliards de dirhams. Cependant, l’étude souligne que la création massive d'emplois et la réduction du chômage ne peuvent se réaliser qu’avec une croissance économique soutenue et durable.
Ainsi, les auteurs de l'étude, le Professeur Aomar Ibourk et Tayeb Ghazi, ont proposé quatre scénarios pour analyser la trajectoire du marché du travail entre 2024 et 2029. Ces scénarios sont fondés sur une estimation de l’élasticité emploi-croissance, un indicateur permettant de mesurer l'impact de la croissance du PIB sur la création d'emplois.
Le premier scénario, qui reprend les objectifs de la feuille de route, envisage une réduction du taux de chômage de 13,3 % en 2024 à 9 % en 2029. Cependant, cela nécessiterait une croissance annuelle du PIB de 7,9 %, un objectif difficilement atteignable au regard de la croissance économique réelle ces dernières années, qui n’a pas dépassé 4,3 %. Pour parvenir à ce résultat, des réformes structurelles profondes seraient indispensables, notamment une reconfiguration du tissu économique et une forte augmentation des investissements. Il apparaît donc que l'écart entre les objectifs politiques et la réalité économique pourrait être un obstacle majeur à l'atteinte de cet objectif.
Le deuxième scénario imagine, quant à lui, une stabilisation du chômage, avec l'absorption des 500.000 nouveaux entrants sur le marché du travail entre 2024 et 2029, sans réduction du chômage actuel. Pour cela, une croissance de 4 % du PIB serait nécessaire, un objectif plus réaliste et en ligne avec les prévisions actuelles. Toutefois, cette trajectoire ne permettrait pas de répondre aux défis structurels du marché de l’emploi. Ainsi, bien qu'elle constitue une option viable à court terme, elle reste insuffisante pour répondre aux enjeux à long terme.
Le troisième scénario pousse l’ambition plus loin en visant une réduction du taux de chômage à 6,65 %, ce qui impliquerait une croissance du PIB de 10,4 % par an. Cet objectif semble quasi irréalisable dans les conditions actuelles, sans une refonte complète des politiques publiques et une transformation significative du modèle productif. De ce fait, même s'il est ambitieux, ce scénario relève d'un horizon utopique dans l'environnement économique actuel.
Enfin, le dernier scénario repose sur la continuité des tendances économiques actuelles. Il suppose une croissance du PIB de 3,5 % par an et une faible création d’emplois, ce qui limiterait la réduction du chômage à une baisse modeste, de 13,3 % à 11,9 % en 2029. Ce scénario met en évidence le risque de l'inaction : sans réformes structurelles majeures, l'ambition de la feuille de route resterait largement hors de portée. Il est donc clair que, sans un changement radical, les efforts actuels risquent de ne pas suffire à atteindre les objectifs fixés.
Enfin, l’étude du Policy Center for the New South offre une analyse pertinente des défis économiques auxquels le Maroc doit faire face pour atteindre ses objectifs en matière d’emploi. Si les ambitions du gouvernement sont louables, elles ne peuvent être concrétisées que si elles s'accompagnent de réformes structurelles profondes et d'une croissance économique soutenue. En l'absence de ces changements, la Feuille de route pour l'emploi pourrait se heurter à des obstacles insurmontables, et les progrès réalisés risquent de ne pas suffire à répondre aux enjeux du marché du travail.
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