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Grandes attentes helvétiques face à une UE plus intransigeante que jamais
Les attentes restent en tout cas grandes, côté helvétique, de voir le bout du tunnel dans les relations avec l’Union européenne, toujours engluée dans le casse-tête du Brexit, mais autrement intraitable envers Berne sur la libre-circulation des ressortissants des Vingt-sept.
De fait, les crispations de ces derniers mois propulsent le dossier européen sur le dessus de la pile des préoccupations de la rentrée suisse. Aussi bien les chefs des socialistes que des libéraux suisses, respectivement Christian Levrat et Gerhard Pfister, ont d’ores et déjà appelé l’exécutif et les partis à "coopérer pour sortir de l’impasse bilatérale".
Les deux leaders savent pertinemment qu’Ignazio Cassis, successeur en fin d’année à Didier Burkhalter à la tête des Affaires étrangères, demeure en phase d’initiation jusqu’au terme de ses cent premiers jours.
Dans ce contexte, c’est l’énergique présidente Doris Leuthard qui a tenu en 2017 les rênes de la politique européenne après l’annonce par M. Burkhalter de sa démission en juin dernier. La relative accalmie entre la Suisse et l’UE après la visite en novembre du chef de la Commission, Jean-Claude Juncker, n'a pas empêché le placement du pays helvétique sur la liste grise des paradis fiscaux.
Et alors que les acteurs politiques suisses observent globalement un profil bas à l’exception des populistes de l’UDC, premier parti au parlement, Bruxelles n’a pas hésité à limiter à un an la reconnaissance de l’équivalence de la bourse helvétique.
Sous pression, le gouvernement de Berne a vivement critiqué la décision des "Vingt-sept" de ne soutenir que provisoirement le droit d’accès du pays alpin aux marchés financiers européens.
"Nous proposons une équivalence limitée dans le temps, qui est le résultat d'un manque de progrès substantiels sur l'accord-cadre institutionnel", avait déclaré le vice-président de l’exécutif européen chargé de l’euro, Valdis Dombrovskis.
Fâchée, la présidente suisse a jugé inacceptable de lier ce dossier technique à la question institutionnelle entre les deux parties. Le Conseil fédéral a pour sa part promis de réétudier sa promesse de verser à l’UE un milliard d’euros sous forme de contribution au Fonds européen de cohésion.
En pleine dégradation des relations entre Berne et Bruxelles, un pan entier de l’exécutif ne cache pas son souhait de consulter le plus rapidement possible les citoyens sur la question européenne. De l’avis de Mme Leuthard, c’est une condition sine qua none pour renforcer la position de la confédération face à l'UE et, en même temps, damer le pion à la droite radicale, hostile à tout rapprochement avec l’Union.
Les pressions européennes, accentuées depuis l’approbation d’un texte de l’UDC contre la libre circulation en 2014, tendent à amener Berne à conclure au plus vite un accord-cadre institutionnel qui chapeautera la vingtaine de traités bilatéraux existants.
Le parti populiste vient de lancer, il y a quelques jours, une campagne contre l'immigration européenne qui devrait ouvrir la voie à un nouveau référendum à même de donner aux autorités la possibilité de reprendre le contrôle sur le dossier migratoire. Un vote populaire pourrait être convoqué si cette démarche recueille au moins 100.000 signatures d'ici 2019.
Frustré par la mise en œuvre légère de son texte voté en 2014, l'UDC souhaite désormais faire inscrire dans la Constitution le fait que la Suisse gère de manière autonome "l’immigration des étrangers". La formation populiste prend soin cette fois d’exiger clairement l’abrogation de l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) une année après l’acceptation de l’initiative.
Son nouveau texte pourrait, en cas d’aboutissement, compromettre les accords bilatéraux avec Bruxelles, une perspective qui risque de basculer le pays vers l’inconnu.
En campagne pour défendre les accords avec l’Union européenne, l’Association pour une Suisse ouverte et souveraine donne des réponses à l’argumentaire des populistes. Elle affirme que l’incontournable accord sur le transport aérien permet aux avions au départ de Suisse de survoler tous les Etats membres de l’UE, ainsi que ceux venant d’un Etat membre d’atterrir sur le sol helvétique.
Pis encore, sans l’impact des accords bilatéraux, le PIB de la Suisse par habitant serait actuellement inférieur de 5,7 %. Après tout, l’année 2018 apportera sans doute des réponses sur la voie que devraient emprunter les Suisses conformément à leur système de démocratie directe, une arme à double tranchant.
Source : MAP