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Le gouvernement tunisien formé
Après de longues et douloureuses contractions, des pressions intenses et un jeu d’influence insoutenable, le chef de gouvernement désigné par le parti Ennahdha (islamiste), Habib Jemli a finalement réussi à former son cabinet en présentant le premier jour du nouvel an sa composition au président Kaïs Saïed.
Ayant fait l’objet d’âpres marchandages de la part de partis politiques comme le mouvement “Echaab” et le courant démocratique qui ont élevé la barre très haute en formulant des exigences impossible à satisfaire, de grandes manipulations et pressions pour l’orienter sur le mauvais sentier, le nouveau locataire de la Kasbah est parvenu au bout de 42 jours de tractations difficiles à franchir cette course d’obstacles.
En annonçant la formation d’un gouvernement de technocrates “indépendant de tous les partis”, dont le choix de ses membres a été dicté essentiellement par deux critères : “la compétence et la probité”, Jemli est parvenu surtout à fausser les calculs de certaines parties qui espéraient son échec, misaient sur un gouvernement du Président ou optaient résolument pour de nouvelles élections anticipées.
Le président du gouvernement désigné a fait la gageure de tenir tête à ceux qui l’ont propulsés, à savoir “Ennahdha” en la mettant dos au mur et acceptant un gouvernement qualifié de réalisation formé de profils qu’on a pris le soin de vérifier qu’ils n’appartiennent pas, du moins publiquement, à aucun parti politique.
Même si le nouvel exécutif n’est pas tout à fait indépendant, compte dans ses rangs de figures dont la compétence et l’expérience sont reconnues et aura la confiance du parlement (pas moins de 120 voix sur les 109 requis), les observateurs se demandent, au regard de la complexité de la situation qui prévaut dans le pays, des grandes pressions qui lui seront exercées et des grandes attentes qui fusent de tous parts, s’il sera en mesure de faire bouger les lignes et de restaurer la confiance perdue des Tunisiens.
Manifestement, il aura à relever au moins quatre défis majeurs se rapportant respectivement à renforcer la stabilité politique du pays et l’assurance de sa sécurité dans un contexte régional tendu, à sauver l’économie d’une crise sans précédent, à réussir à préserver la paix sociale et à gagner la confiance d’une opposition très forte dans le parlement qui risque de tout bloquer et de rendre les priorités sur lesquels le nouveau gouvernement difficilement réalisables.
Concernant le vote par l’Assemblée des Représentants du Peuple (parlement tunisien) en faveur de ce gouvernement de technocrates indépendants, Jemli affiche à la fois confiance et assurance.
Pour lui, ce gouvernement n’aura pas seulement la bénédiction des deux partis d’Ennahdha et de Qalb Tounes uniquement, mais d’un éventail large des familles politiques représentées dans le parlement.
Selon Jemli, cela s’explique par la prise de conscience des partis politiques, y compris ceux qui se sont retirés des concertations sur le gouvernement d’alliance, de l’impératif de considérer les intérêts de la Tunisie dans le contexte difficile actuel au-dessus de toutes les considérations partisanes et de tous les calculs étriqués.
Il affirme que le mouvement Ennahdha, qui a pourtant gagné les dernières législatives et qui n’a cessé de chercher à monopoliser tous les pouvoirs, est engagé à respecter l’option d’un gouvernement de technocrates.
Cette formule est la meilleure à même de permettre au regard de la fragmentation du paysage politique, d’avancer et de concevoir des solutions pour faire sortir le pays du cercle vicieux dans lequel il ne cesse de se débattre.
Cela est d’autant plus plausible, pour lui que l’action d’un tel gouvernement n’est pas nécessairement dirigée contre les partis, il a pour mission essentielle de présenter des solutions aux grandes problématiques et d’atténuer les surenchères politiciennes qui ont empesté la vie politique dans le pays depuis 2011.
D’après Jemli, Le gouvernement de compétences ne sera pas différent de celui qui l’a précédé, du moins de point de vue nombre de portefeuilles.
Il ajoute toutefois que l’option pour un gouvernement resserré et pour le choix de pôles formé de super départements a été finalement abandonné, vraisemblablement pour des raisons techniques.
On aura droit comme ce fut le cas pour le gouvernement de Youssef Chahed II, formé le 6 septembre 2017 à une équipe gouvernementale composée de 43, dont 28 ministres et 15 secrétaires d’Etat. Un gouvernement où l’on s’est approché de l’objectif de la parité homme-femme.
En effet, la présence féminine dans le prochain gouvernement est estimée à 40% et la moyenne d’âge des titulaires des portefeuilles ministériels atteint 50 ans.
La Tunisie aura dans son prochain gouvernement un jeune ministre âgé d’à peine 31 ans. Le plus âgé des ministres aura 69 ans.
Le gouvernement de la réalisation, qui sera présidé par M. Habib Jemli, un autre néophyte de la vie politique dans le pays, aura à s’atteler sur un programme d’activité qui concernera dans un premier temps l’année 2020 et à œuvrer pour la mise en œuvre d’un certain nombre de priorités en termes de politique économique et monétaire mais également en termes de lutte contre la pauvreté, la corruption et de préservation de la sécurité du pays.
Il s’agira d’un gouvernement qui travaillera selon une méthodologie bien précise, un exercice qui est loin d’être facile et fédérateur de toutes les bonnes volontés.
Le programme mis au point a fait l’objet d’une large concertation entre les acteurs politiques mais également des experts venus de tous bords.
Dans ce sens, Habib Jemli prévient qu’il n’hésitera pas en cas d’erreur dans le choix de profils de certains membres du gouvernement ou d’inaptitude d’autres, de sévir et de procéder aux modifications qui s’imposent.
Selon lui, les futurs membres du gouvernement seront tenus par l’exigence du résultat.
Dans l’immédiat, chaque ministre sera appelé à concevoir un programme spécifique pour son département dans un délai de trente jours. La somme de tous ces travaux formera le programme général du gouvernement pour l’année 2020, qui s’annonce difficile et porteuse de tous les défis pour la Tunisie.
Source : MAP