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Le Groupe Wagner se retire du Mali, l’Africa Corps prend le relais sous contrôle russe
Après plus de trois ans de présence controversée au Mali, le groupe paramilitaire russe Wagner se retire officiellement du pays. Son départ marque la fin d’un chapitre opaque de coopération sécuritaire entre Bamako et Moscou, mais ouvre aussitôt la voie à une nouvelle entité : l’Africa Corps, organisation placée directement sous la tutelle du ministère russe de la Défense.
Selon des sources diplomatiques et sécuritaires concordantes, les éléments de Wagner présents au Mali seront réintégrés dans cette nouvelle structure, sans rupture visible de la coopération militaire entre le Mali et la Russie. « Wagner arrête sa présence au Mali, mais Africa Corps prend le relais », résume une source diplomatique basée au Sahel. Le personnel, en majorité russe, continuera d’opérer notamment dans le nord du pays et à Bamako.
Depuis les coups d’État de 2020 et 2021, qui ont porté au pouvoir la junte dirigée par le général Assimi Goïta, le Mali a radicalement réorienté sa politique étrangère, rompant avec l’ancien partenaire français au profit d’une alliance renforcée avec la Russie. Wagner, dont la présence n’a jamais été officiellement reconnue par les autorités maliennes, jouait pourtant un rôle actif : opérations militaires, sécurisation du pouvoir, formations, voire assistance juridique dans les réformes institutionnelles.
Avec l’arrivée de l’Africa Corps, les autorités maliennes affirment que le changement est essentiellement structurel. « Wagner ou Africa Corps, notre interlocuteur reste le Kremlin », commente une source sécuritaire malienne. Une vision partagée par les observateurs régionaux qui notent une continuité stratégique malgré la disparition du nom « Wagner », dont l’image a été ternie par les exactions documentées au Mali.
Les méthodes de Wagner sur le terrain ont été largement critiquées par les ONG et les institutions internationales. L’ONU a notamment accusé, dans un rapport, les forces maliennes et des combattants étrangers d’avoir exécuté plus de 500 civils lors d’une opération menée à Moura en mars 2022. Bamako a rejeté ces accusations, dénonçant des manipulations extérieures.
Plus récemment, en avril 2024, la découverte de corps près d’un camp militaire, quelques jours après l’arrestation de civils — principalement peuls — par des paramilitaires, a ravivé les inquiétudes sur les abus imputés aux mercenaires. Ces épisodes, ajoutés à une recrudescence des attaques jihadistes, interrogent sur l’efficacité réelle de cette coopération militaire.
Le départ officiel de Wagner intervient alors que les Forces armées maliennes (FAMA) essuient de lourdes pertes face à la multiplication des offensives jihadistes. Fin août 2024, une attaque conjointe de séparatistes et de groupes islamistes à Tinzaouatène, près de la frontière algérienne, a infligé un revers majeur à l’armée et à ses alliés russes, coûtant la vie à plusieurs dizaines d’hommes.
Dans ce contexte, l’Africa Corps est perçue comme un acteur appelé à renforcer la formation et la professionnalisation des forces maliennes, davantage que ne le faisait Wagner. « La Russie reste notre partenaire stratégique », souligne une source militaire malienne.
Le retrait de Wagner du Mali s’inscrit dans un réajustement plus large de la stratégie russe en Afrique, amorcé après la mort d’Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, dans un crash aérien suspect en août 2023. Depuis, le Kremlin a repris le contrôle de ses forces déployées à l’étranger via des structures comme l’Africa Corps, destinées à offrir une façade plus institutionnelle à ses ambitions sur le continent.
Alors que le Mali reste confronté à une instabilité chronique, cette reconfiguration de la présence russe pourrait prolonger la dépendance sécuritaire de Bamako à Moscou, sans pour autant garantir une amélioration tangible de la situation sur le terrain.
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